Selon l’Agence Reuters de Paris, le sixième groupe de publicité mondial Havas devrait annoncer mercredi matin une accélération de la croissance organique de ses revenus au troisième trimestre notamment aux Etats-Unis grâce au gain du budget de la chaîne de magasins d’électronique Radioshack.
La marge brute du groupe devrait avoisiner 340 millions au troisième trimestre, un chiffre stable sur un an masquant en réalité une croissance organique de l’ordre de 3,3% (selon la moyenne des prévisions de dix analystes).
Cette croissance organique devrait s’avérer un peu supérieure à celle de 3,0% enregistrée au deuxième trimestre et de 1,4% au premier trimestre.
Mais Havas, bien qu’étant puissant, devrait rester à la « traîne » des grands du secteur puisqu’Omnicom, le leader mondial, a dégagé une croissance organique de ses revenus de 8,6% au troisième trimestre, WPP, le numéro deux, de 5%, et Publicis, le numéro quatre mondial et son éternel rival, de 6,2%.
Outre les nouveaux objectifs de rentabilité, le marché attend de connaître la stratégie de la nouvelle équipe arrivée à la tête d’Havas en juin dernier après le coup de force de l’homme d’affaires Vincent Bolloré. Le nouveau directeur général du groupe Havas, Philippe Wahl, a promis de dévoiler ses stratégies et ses projets concernant l‘avenir du groupe.
L’avenir d’Havas est pour certains lié au sort du groupe britannique d’achat d’espaces Aegis convoité par WPP. Vincent Bolloré, premier actionnaire d’Havas avec 22%, est aussi devenu le premier actionnaire d’Aegis avec 21,72% à la date du 4 novembre.
On peut se demander si cette montée en puissance n’est pas susceptible de rendre difficile, voire même improbable un rachat d’Aegis. On se demande également si cela pourra permettre d’éviter une marginalisation accrue d’Havas dans l’achat d’espaces.
Une alliance avec Aegis, avec l’accord de leur actionnaire commun, pourrait pallier en partie ses lacunes dans ce domaine, mais les analystes doutent qu’elle suffise à redonner l’élan nécessaire à MPG, la filiale d’achat d’espaces d’Havas, compte tenu de la faible complémentarité géographique entre les deux groupes.
“Même une co-entreprise avec Aegis ne changerait pas l’idée que Havas restera à la traîne en terme de croissance organique l’an prochain (+ 4% prévu) en raison de sa petite taille dans l’achat d’espaces en Europe”, selon Nicolas Gindre, analyste chez Kepler Equities.
Sources : dépêche de Reuters, La tribune du 4 novembre 2005
Amanda MAHABIR