Un texte circule en ce moment dans les différentes rédactions. Cette pétition dénonce la nouvelle procédure envisagée par le président-gérant, Fabrice Boé, concernant les collaborations extérieures des journalistes. Tous les rédacteurs de Prisma Presse doivent soumettre leur projet d’ouvrage à la direction du groupe , tout en respectant la neutralité politique.
Cette note interdisait ainsi aux journalistes de publier des livres comportant «une orientation ou interprétation politique». De plus leurs ouvrages ne peuvent mettre en cause «des partenaires ou annonceurs du groupe». Le document précisait que les journalistes auteurs de livres devaient en soumettre le synopsis, puis le manuscrit, à leur rédacteur en chef et au gérant du groupe (Fabrice Boè) pour obtenir l’autorisation de publier.
Cette note a ainsi provoqué un certain remous. Et très vite une pétition partie de Geo a commencé à circuler par mail.
Voici le texte de la pétition qui circule dans les différentes rédactions du groupe Prisma Presse :
“Note à destination de Fabrice Boé et de la direction de Prisma Presse.
Nous avons appris par voie de presse la mise en place d’une nouvelle procédure concernant les ouvrages publiés par des journalistes du groupe : obligation de soumettre une description préalable du contenu et de l’esprit du livre aux dirigeants du groupe et présentation du manuscrit définitif avant publication. Les auteurs devraient en outre signer un double engagement : l’ouvrage ne devant comporter aucune orientation politique et ne mettre en cause aucun partenaire ou annonceur du groupe. Nous, salariés de Prisma presse, jugeons ces dispositions absolument inadmissibles et incompatibles avec notre métier de journaliste. Elles traduisent qui plus est une méconnaissance du sens et des conditions de notre travail. Aussi, nous demandons le retrait immédiat et définitif de ces dispositions et l’assurance formelle que nous pourrons continuer à exercer notre activité dans le respect de la déontologie de la profession. ».
L’intersyndicale SNJ et CGT de Prisma Presse ont dénoncé une «atteinte à la déontologie professionnelle des journalistes» et on demandé le retrait de la note . Fabrice Boé a annoncé, hier, aux élus du personnel et aux «éditeurs» (directeurs) des différents magazines qu’il serait prêt à modifier sa note. Selon les syndicats, cette nouvelle version bien plus avantageuse que l’ancienne, obligerait quand même les journalistes à demander l’autorisation d’écrire un livre, et à en expliquer l’esprit. Autorisation qui était exigée du temps d’Axel Ganz, le patron fondateur de Prisma Presse.
Ainsi cette décision faite suite à la publication d’une journaliste de Gala, Valérie Domain, qui avait écrit une biographie sur Cécilia Sarkozy et avait fais face à de nombreuses contestations.
Une nouvelle procédure interne n’a été présenté au comité d’entreprise de Prisma, vendredi 24 mars .Comportant aucune mention sur l ‘orientation politique ni de référence aux annonceurs Le journaliste-écrivain devra s’engager par écrit à ce que son “ouvrage respecte les dispositions de la convention collective des journalistes” et “n’ait pas d’incidence sur son travail ».
Dans un message adressé jeudi par intranet aux salariés, M. Boé a reconnu son erreur et a déclaré : “Ni l’indépendance ni la liberté ne sont menacées chez Prisma Presse, et la censure n’est pas de mise “, affirme-t-il.
Fabrice Boé, président de Prisma Presse,conscient des enjeux en question a fait savoir hier qu’il allait retirer la note de service qui a soulevé des contestations au sein des rédactions du groupe (Gala, VSD, Voici, Capital, Femme actuelle, etc.)
Source : Le Nouvel Observateur 23 mars 2006, le Monde 23 mars 2006, Libération 24 mars 2006.
Amanda MAHABIR