La création de cette programmation parallèle à la sélection officielle de Cannes vient d’un fait perturbateur ayant attisé l’ardeur des foules en 1968 : l’éviction d’Henri Langlois de la Direction de la cinémathèque française.

Trois cent cinéastes descendent alors dans la rue pour protester contre cette exclusion. Quelques jours plus tard, l’association française de la critique appelle les professionnels à se joindre à une manifestation contre les violences policières et demande la suspension du Festival.

Des « agitateurs » de talent perturbent alors le festival. Après l’occupation du palais des festivals par nos joyeux cinéastes (Godard, Truffaut, Chabrol…), plusieurs réalisateurs retirent leurs films de la compétition. Ils décident ensuite d’empêcher la projection du film de Carlos Saura en se suspendant au rideau rouge de l’écran ; ce réalisateur lui même fera alors partie des perturbateurs. Robert Favre Le Bret, délégué général du festival, sous tant de pression, décide alors de clore le festival.

Voit alors le jour, la Société des réalisateurs de films (SRF) qui revendique la création d’un festival « of » à Cannes. En effet à l’époque le festival est largement inscrit dans une politique diplomatique mondaine. Les films sélectionnés à Cannes sont alors proposés par les différents états. Le SRF a pour objectif, à travers la création de la Quinzaine des réalisateurs, d’aider les cinéastes et de favoriser leur découverte par le public et la critique.

La première édition a lieu en 1969 et dés lors la programmation éclectique favorise l’émergence des cinémas indépendants et marginaux et permet l’expression d’un talent singulier pour une écriture cinématographique originale.

Aujourd’hui les films sont toujours choisis par la SRF dont l’équipe sillonne le monde à la recherche de « perles » à nous faire découvrir. Concurrencée par la sélection « Un Certain Regard » elle reste une des programmations phare du festival.

C’est ainsi que, grâce à elle, au fur et à mesure des années, la sélection officielle a aussi évoluée, ouvrant ainsi son horizon…
Source :

Le Monde
L’Humanité
Cahiers du Cinéma

Aurore CENTONZE