Coup de tonnerre dans l’audiovisuel français, l’inamovible présentateur du « JT » de TF1, Patrick Poivre d’Arvor, serait remplacé à la rentrée audiovisuelle, par Laurence Ferrari.
Les raisons de cette séparation ne sont pas clairement établies, cependant, sont évoquées pêle-mêle des raisons politiques et des raisons internes.
Le remplacement de PPDA, n’est pas un épiphénomène, il fait suite à une longue série de départs qui ont marqué TF1, cette année. Ainsi, la chaine a, entre autres, enregistré les départs, d’Etienne Mougeotte, Patrick Le Lay, Takis Candilis, Charles Villeneuve. La chaine privée cherche donc à renouveler ses cadres.
Les explications à ces changements sont simples, TF1 rencontre des difficultés. De l’aveu même, du nouveau Président Directeur Général, Nonce Paoli, l’année à été difficile. La faute en revient principalement aux bouleversements du paysage audiovisuel français. TF1 n’a pas su anticiper ces changements. La concurrence des chaines de la TNT (Télévision Numérique Terrestre), de l’Internet, et de la future TMP (Télévision Mobile Personnelle) dans laquelle certes le groupe TF1 à des canaux réservés, ont fait qu’en novembre 2007, l’audience moyenne mensuelle de TF1 était passée sous les 30% de part de marché. L’action de TF1 a perdu, depuis le 1 janvier 2008, 36,01% de sa valeur malgré, l’annonce de la suppression de la publicité sur le service public audiovisuel et la possibilité d’avoir une deuxième coupure publicité pendant le film de la soirée. TF1 observe aussi une baisse de ses revenus de publicité de 3,7 %, à 440,1 millions d’euros au premier trimestre 2008. TF1 doit en plus subir la concurrence de nouveaux acteurs sur le marché de l’audiovisuel. Des acteurs qui sont pour la plupart des sociétés multinationales de télécommunications. Orange va lancer le 9 aout prochain, une chaine de télévision appelée « Orange Foot » disponible pour le moment uniquement pour les abonnés à l’offre triple Play d’orange.
Nonce Paoli a donc pour mission, de réinviter l’entreprise TF1 et de lui trouver un modèle économique viable. Pour ce faire, la grille des programmes va être complètement revue car trop chère en couts. Enfin, l’essentiel de la tache de Mr Paoli, sera de trouver des relais de croissance dans les chaînes numériques.
Le cas TF1 reflète bien les préoccupations du paysage audiovisuel français. Avec l’extinction de la télévision analogique prévue en 2011 et l’avènement du tout numérique, c’est tout un secteur économique qui se doit de repenser sa philosophie de développement.
Source :
Benoît BENARD