Le 23 février dernier, Free et SFR demandaient la suspension de l’exclusivité d’Orange sur la retransmission de certains matches de football.
Le Tribunal de commerce de paris leur a donné raison et a ordonné à Orange de mettre fin à cette exclusivité et ce dans un délai d’un mois sous astreinte de 50 000 euros par jour. Orange a fait appel de cette décision.
En effet, ces matches étaient disponibles uniquement sur Orange sport, chaîne disponible aux seuls abonnés de l’offre triple play d’Orange pour 6 euros de plus par mois.
L’opérateur a donc suspendu la commercialisation de sa chaîne Orange sport à compter du 24 mars.
Le 31 mars, la Cour d’Appel de Paris ayant refusé de lever cette sanction, la commercialisation d’Orange sport reste donc suspendue jusqu’à ce que soit rendue une décision sur le fond, décision attendue vers le milieu du mois de mai.
Les personnes étant déjà abonnées à la chaîne pourront continuer de bénéficier de l’offre, mais pour une durée encore inconnue, de nouvelles personnes ne pourront plus s’abonner à la chaîne Orange sport ce qui représente selon l’opérateur environ 4 500 nouveaux abonnés par semaine.
Pour pallier ce manque, une mince compensation a été trouvée par Orange pour permettre aux amateurs de football de pouvoir tout de même bénéficier de ces matches. En effet, des écrans ont été mis en place dans une cinquantaine de cafés de différentes villes françaises afin de diffuser les matches de Ligue 1.
Mais un autre enjeu se dessine dans cette affaire car dans le même temps, l’opérateur historique a annoncé avoir suspendu ses achats de droits exclusifs de la Coupe de l’UEFA, de la Coupe de la ligue, du championnat de football allemand ainsi que de Roland Garros. Quelque soit la motivation de cette suspension, cela pourrait représenter un réel bouleversement dans la répartition des droits de diffusion.
Dans cette affaire, Orange bénéficie d’un soutien non négligeable mais néanmoins logique, celui de la Ligue de Football Professionnel (LFP).
En effet, Frédéric Thiriez, président de la LFP a déclaré que « cette décision est pénalisante pour le développement des nouveaux acteurs audiovisuels et pour l’exposition du championnat de Ligue 1. Elle a été imposée à Orange par un tribunal de commerce qui a dit le contraire du Conseil de la concurrence et du Parlement ».
Selon Raoul Roverato, directeur exécutif chargé des nouvelles activités de croissance d’Orange, l’opérateur ne comprend pas la décision du Tribunal de commerce car d’une part elle « menace la stratégie de développement de la société dans les contenus audiovisuels » et d’autre part parce que depuis 2006, plusieurs avis du Conseil de la concurrence auraient validé la stratégie commerciale d’Orange.
Il faudra donc s’armer de patience et attendre le mois de mai pour connaître le sort d’Orange sport.
Sources :
www.journaldunet.com
www.lemonde.fr
www.lefigaro.fr
Sarah LABIDURIE