Inquiétude chez les journalistes de l’Agence France Presse et les syndicats : le gouvernement projette de réformer le statut de l’agence.
Le rapport de M. Louette, président de l’AFP, a été remis à Christine Albanel, ministre de la culture et de la communication, le 31 mars. Ce rapport a pour objet de préparer une réforme de l’agence dans le but de « faire de l’AFP un des leaders mondiaux de l’information à l’ère numérique ». Si l’agence fait partie des 3 agences de presse les plus importante au monde, aux cotés de l’Associated Press (États-Unis) et Reuters (Royaume Uni), elle n’est pas épargnée par la crise de la presse.
Le statut actuel a été mis en place en 1957 et fait de l’AFP « un organisme autonome doté de la personnalité civile et dont le fonctionnement est assuré suivant les règles commerciales » qui « ne peut en aucune circonstances tenir compte d’influences ou de considérations de nature à compromettre l’exactitude ou l’objectivité de l’information ; elle ne doit en aucune circonstance, passer sous le contrôle de droit ou de fait d’un groupement idéologique, politique ou économique ». Ce statut, appelé « statut de la liberté », est le garant de l’impartialité et de l’indépendance de l’agence ; sa modification inquiète donc, et ce à juste titre.
Le projet fait de l’agence une « société nationale à capitaux publics » doté d’un capital de « plusieurs dizaines de millions d’euros » afin de renflouer les caisses de l’agence et de mener à bien son développement. Une fondation composée de personnes qualifiées serait alors chargée de superviser l’agence en veillant notamment au maintien de la composition du capital dans les limites fixées initialement.
Pas de quoi rassurer les syndicats notamment la CGT qui s’engage à lutter contre la mise en cause du statut de 1957, ainsi que FO et Sud. Ces 3 organisations y voient un projet de privatisation de l’agence qui remettrait évidemment en cause l’indépendance de l’information. De leur coté, le SNJ et la CFDT, majoritaires à l’AFP, soutiennent une éventuelle réforme de l’agence. Le combat syndical ne fait que commencer…
Sources :
COUMET Catherine