Le développement d’internet a bouleversé les habitudes des téléspectateurs. En effet, avec l’émergence de la TNT et la convergence des médias, les chaînes historiques cherchent à fidéliser leur audience et à diversifier leur mode de financement, et cela passe par le net. Toutefois, si l’objectif est commun, les stratégies divergent et l’apport du web n’est pas le même d’un groupe à l’autre.
Concernant TFI, en 2009, tf1.fr deviendra le site de la chaîne et supprimera les services et les contenus n’étant pas tous liés à l’antenne comme par exemple l’e-commerce. Le lien entre le site et les programmes sera mis en avant et la stratégie de la chaîne sera de tirer le maximum de bénéfice de chaque émission. L’internet représente aujourd’hui 10% du chiffre d’affaire du groupe.
Selon Olivier Abecassis, directeur général d’e-TF1, la politique de TF1 est de « sans perdre d’argent, de développer une audience et un usage du site TF1. La stratégie est d’en tirer des profil significatif ». En d’autres termes le but est que le téléspectateur poursuive l’émission sur le net. Equation pas forcément simple avec une offre médiatique surabondante. Enfin, le groupe participant de manière importante dans la création de contenu, il veut se positionner en premier lieu sur la vidéo laissant la télévision de rattrapage à ses concurrents.
L’information quand à elle va devenir l’exclusivité de LCI.fr (chaine d’information du groupe TF1). Le site attire plus de 2,5 millions de visiteurs uniques par mois. Le site cherche à séduire un public plus jeune que la chaine (les 25-45 ans), et espère devenir d’ici deux ans le premier site d’information (il occupe la troisième place actuellement).
Contrairement à TF1, le site de France Télévision ne représente que 1% du chiffre d’affaire. Celui-ci n’a donc qu’un effet d’exposition. La stratégie du groupe passe ici par des évènements sportifs mondiaux à l’image des JO où le site à enregistrer en moyenne plus de 200 000 visites par jour, son plus gros succès jusqu’à ce jour.
Le site d’information info.francetelevision.fr regroupe l’ensemble des journaux du groupe. Le principe est de garder les JT pendant un mois et les reportages pendant un an sur la télé de rattrapage.
Pour M6, alors que le groupe dispose d’un site depuis une douzaine d’années, celui-ci connaît une énorme croissance depuis deux ans. En effet, le but premier est de renforcer ses liens avec ses émissions phares telles que D&CO ou « un diner presque parfait » afin de fédérer les téléspectateurs internautes. De plus, des efforts ont été entrepris afin d’améliorer l’exposition des sites des chaines thématiques (Paris Première, W9, Teva). Au final, c’est plus de 10 millions de visiteurs par mois sur les sites du groupe.
Preuve de la volonté de M6 de se placer sur la toile, le rachat d’une série de sites dont www.achetezfacile.com et www.jeuxvidéo.fr.
Enfin, en mars 2008, « M6 Replay » fut crée. C’est une télévision de rattrapage permettant de voir à tout moment des émissions manquées sur le petit écran. Le site comporte 1,6 millions de visiteurs uniques et 7 millions de programmes visionnés par mois.
Le groupe M6 se porte donc bien sur le net. Malgré tout, il cherche à accroitre la rentabilité de ces portails sinon quoi ceci seront arrêtés.
Le site du groupe Canal +, quand à lui, connaît aussi un joli succès. En effet son audience a été multiplié par trois depuis un an et atteint 3 900 000 visiteurs uniques par mois. Afin d’attirer les internautes, le site s’est placé sur le créneau des avants premières (comme le premier épisode d’une série) et sur la diffusion une fois par mois de programmes en clair qui sont cryptés à l’antenne. Le groupe espère augmenter ses visites de 20% d’ici à un an.
Enfin, le plus avant-gardiste reste la chaine Arte. Si son portail Arte+7 connaît lui aussi un bel engouement avec 800 000 visionnages par mois, la chaine parie sur l’avenir en se préparant à l’écran unique multi usage. En effet, la chaine franco-allemande veut banaliser cette pratique d’ici quatre à cinq ans à partir du moment où la télé passera entièrement par internet.
Le meilleur exemple que la convergence des médias sera total plus tôt que l’on ne le pense.
Sources :
Alexandre Babayan