Fixé au départ à 206 millions d’euros en raison de la division en trois lots, le prix de la licence 3G briguée par Free pourrait largement augmenter et atteindre au final plus de 400 millions d’euros.
Le Gouvernement semble en effet avoir été sensible aux arguments des trois opérateurs en place qui militent depuis plusieurs semaines déjà pour la révision du mode de calcul du prix de cette licence.
Selon eux, il ne suffit pas simplement de diviser par trois le prix qu’ils ont payés lors de la première attribution (619 millions d’euros). Il faut également prendre en compte l’inflation et le fait que le nouvel entrant se verra attribuer des fréquences supplémentaires dans la bande 900 MHz (GSM).
Conséquence de ce lobbying, l’Elysée est intervenu sur ce dossier jusque-là géré par Matignon, en demandant à la Commission des participations et transferts (CPT) de vérifier la conformité du prix de la licence avec les intérêts de l’État.
La Commission, qui doit rendre ses conclusions le 15 juin prochain, a donc demandé aux trois opérateurs et au seul candidat officiel de lui communiquer leurs arguments sur le prix.
La question qui se pose désormais est de savoir si, dans le cas où le prix serait revu à la hausse, Free persistera à refuser systématiquement toutes les propositions de partenariats qui lui sont faites. En effet, jusqu’à aujourd’hui, Illiad, la maison mère de Free, a toujours souhaité faire cavalier seul dans la téléphonie et en avait largement les moyens. Mais il faut rappeler que c’est en raison du prix de la licence jugée trop élevée que sa première tentative d’entrée sur le marché avait échouée en 2007.
Illiad pourrait donc être amené à reconsidérer l’idée d’un partenariat, notamment avec le groupe Bolloré qui a récemment décliné la proposition de Virgin Mobile et Numéricable de s’associer avec eux pour l’obtention de la licence. De plus, Illiad et Bolloré, qui sont complémentaires dans le Wimax, entretiennent de bonnes relations au travers de Dominique Roux, directeur de Bolloré Télécom et ancien administrateur d’Illiad.
Quoi qu’il en soit, des décisions devront être prises rapidement, aussi bien au niveau de l’État qu’au niveau des candidats. En effet, les trois opérateurs en place ne sont tenus de céder une partie de leurs fréquences dans la bande 900 MHz au nouvel entrant que si celui-ci est désigné avant le 30 juin 2010.
Si ce délai n’était pas respecté, le quatrième opérateur ne disposerait alors que de fréquences dans la bande 2100 MHz qui nécessite trois fois plus d’antennes pour fonctionner. La couverture de l’ensemble du territoire reviendrait donc à 9 milliards d’euros au lieu de 3 et aucun opérateur ne pourrai plus prétendre à cette licence.
Sources:
www.journaldunet.com
www.zdnet.fr
www.nouvelobs.com
Benoit Minvielle