TWITTER : LES INFORMATIONS EN TEMPS REEL.

« Dès le 21 octobre, toutes les informations en temps réel de Twitter sont accessibles par la machine de recherche Bing»

Cela pourrait facilement être un « tweet » sur le site internet de Twitter.

Twitter est un service gratuit qui offre la possibilité aux internautes de poster en ligne en temps réel de courts messages de 140 caractères maximum. Ces messages permettent d’informer nos contacts (followers) de nos activités quotidiennes tout en intégrant des liens vers des pages Web, des vidéos, etc. Les fondateurs de Twitter Jack Doresey et Biz Stone qui se sont inspirés du concept de messagerie instantanée, ont voulu créer un service de messagerie facilement accessible aussi bien depuis son téléphone mobile que son ordinateur. Contrairement aux apparences, il ne s’agit pas directement d’un réseau social mais plutôt d’un réseau de communication qui amène à des relations sociales : les utilisateurs ont en effet transformé l’intérêt premier de cet outil par leurs usages.

Comparé aux médias traditionnels, Twitter possède une fonction complémentaire puisqu’il donne le moyen aux usagers du site également appelés new junkies d’échanger des informations. Le réseau a ainsi joué un rôle important dans la transmission d’informations urgentes dites breaking news en devançant les agences de presses quant à l’annonce, par exemple, de l’amerrissage forcé d’un avion dans la rivière de l’Hudson en plein cœur de Manhattan le 15 janvier dernier.

Si dans la limite de 140 caractères, une information ne peut être mise en perspective ni même analysée d’un point de vue journalistique, les utilisateurs sont néanmoins parvenu à contourner cette limite en utilisant Twitter non pas comme un réseau de communication mais comme un périphérique de pointage (liens vers des articles plus longs, des débats, des vidéos : en bref, tout ce qui vit derrière un URL). C’est en réalité ce que les détracteurs de ce réseau ne comprennent pas : Twitter est aussi bien utilisé pour se passer le mot sur un brillant article de 10.000 mots paru dans Le Monde que pour donner son avis sur sa série télévisée préférée. Et grâce aux 140 caractères maximum, les internautes sont moins exigeants quant à la qualité de l’écriture qu’ils le seraient sur un blog.Certains n’hésitent pas à solliciter les usagers pour collecter de l’information en un temps record. Une méthode qualifiée de crowdsourcing (approvisionnement par la foule).

Si cet outil peut provoquer une réelle addiction, Edward Wasserman, professeur de journalisme, met en garde dans le Miami Herald contre un autre danger : “Les journalistes risquent de ne plus mettre le nez dehors et de rester rivés devant leurs écrans, ignorant ceux qui ne sont pas connectés.”

De plus cet outil peut aussi être un moyen de diffusion de l’information : le New York Times vient de nommer une rédactrice en chef, Jennifer Preston, chargée de communiquer l’information sur Twitter. Mme Preston a pour mission de développer l’usage de cet outil au sein de l’équipe de rédaction afin de « trouver les sources des informations, dépister les tendances, collecter et diffuser les informations ». Ainsi le site twitter du New York Times attire tous les jours 1 millions de lecteurs.

En France, la situation est différente, la presse française n’attire pas beaucoup de lecteurs sur Twitter. Les journaux, Le Monde et le Figaro, arrivent en tête avec seulement 1600 lecteurs. Certains sites sont représentés directement par leurs journalistes, prenons l’exemple de Pierre Haski « Rue89 » avec un millier de lecteur.

Contrairement aux pages traditionnelles présentes de la Toile et sur les blogs, cette information en temps réel n’a pas été facile à intégrer par les moteurs de recherche. Cependant, depuis le 21 octobre, des commentaires en temps réel ont été postés sur Twitter et apparaissant sur une page dédiée de Bing, le moteur de recherche de Microsoft. Le moteur de recherche Google propose quant à lui depuis le 27 octobre une nouvelle fonctionnalité qui intègre aux résultats de recherche des informations piochées dans les informations publiées par les contacts des utilisateurs des différents réseaux sociaux (actif pour l’instant au réseau internet des Etats-Unis).

Disponible en version de test (“beta”), Google Social Search ne fonctionne que si l’option est activée, et uniquement si l’utilisateur a renseigné une page de profil public. Une fois ces deux conditions remplies, les pages de résultats de Google ajoutent, en plus des blocs classiques “résultats en image” ou “d’actualité”, des résultats qui renvoient vers les comptes Twitter ou les blogs tenus par ses “amis” sur ces réseaux. Pour l’instant, les utilisateurs intéressés par la recherche Bing-Twitter devront utiliser un service distinct, bing.com / twitter. Dans un avenir proche, l’entreprise prévoit d’intégrer davantage d’informations Twitter dans le moteur de recherche Bing.

De même que l’avènement d’internet en a été la première cause, mais l’arrivée de Twitter dans les moteurs de recherche ne risque-t-elle pas également de changer la manière de diffusion de l’information? L’outil Twitter n’amorce-t-il pas la disparition du journalisme, tel que nous le connaissons aujourd’hui? La réponse semble être non aujourd’hui, mais il est évident qu’il risque d’y avoir des transformations.

Sources :
www.lemonde.fr
www.time.com
www.nytimes.com

Virginia KOKIOU