LE BAROMETRE DE LA DIVERSITE : EPISODE 1

« L’une des missions du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) est de veiller à la représentation de la diversité de la société française dans les programmes. »

Dans cette optique le CSA a décidé d’instituer un baromètre régulier de la perception de la diversité à la télévision dont la publication des résultats sera effective deux fois par an jusqu’en 2011.
Ainsi, les programmes de seize chaînes de télévision (TF1, France 2, France 3, France 4, France 5, M6, Canal +, W9, BFM TV, NRJ 12, I télé, Gulli, Virgin 17, TMC, Direct 8 et NT1) ont été observés du 8 au 14 juin 2009.
Quatre critères ont été étudiés par le CSA, à savoir, le sexe, la catégorie socioprofessionnelle, l’origine ethnique et pour la première fois le handicap.

Si les premiers enseignements ne sont pas alarmants, ils n’en restent pas moins inquiétants.
En effet, il faut se rappeler les mots de Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, tenus l’année dernière au sujet des résultats d’une enquête sur la représentation de la diversité à la télévision : « inacceptables, intolérables dans la France de 2008 ! ».
Un léger progrès est incontestable, mais le chemin est encore long pour coller au mieux à la réalité de la diversité de la société française selon le propre aveu du président du CSA.

Le baromètre dévoile ainsi que les individus de catégories socioprofessionnelles supérieures (cadres ou professions intellectuelles) sont surreprésentés laissant une faible place aux inactifs (surtout aux retraités) et aux ouvriers. Seuls les secteurs de la publicité et de la fiction française atténuent cette observation.
La présence des femmes est minoritaire quelque soit le genre de programmes hormis les émissions d’informations où la répartition homme/femme est respectée.
La visibilité des minorités ethniques est faible. Une personne sur dix seulement apparaissant à la télévision est non blanche. Ce constat est accentué par le fait que les catégories ethniques non blanches sont peu représentées pour les rôles à forte visibilité (héros, présentateur, animateur). Les émissions musicales (concerts, variétés, clips) et surtout les fictions américaines et les actualités internationales offrent une meilleure représentation des minorités ethniques.
Le handicap apparaît comme un sujet tabou et connaît une place infime sur le petit écran. En effet, les personnes handicapées ne représentent que 0.2 % des personnes indexées, alors qu’elles sont 5 % dans la population.

Les dirigeants des chaînes nous offrent une télévision machiste, élitiste, sans couleur et en bonne santé, mais bien loin de la réalité de la société française.
Alors messieurs, à quand une femme non blanche, en fauteuil roulant, issue d’un milieu populaire, héroïne d’une fiction ?

Réponse dans le prochain épisode…

Sources :

http://www.csa.fr/upload/dossier/barometre_diversite_vague_1_20_oct_09.pdf

-20 minutes du mercredi 21 octobre 2009
Damien BREUILLE