« L’entreprise unique n’est ni une usine à gaz, ni une fin en soi » Patrick de Carolis.
Le 4 janvier dernier, un nouveau volet de la Loi du 5 mars 2009 est mis en œuvre. Il s’agit de la réorganisation du groupe de France Télévision (France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO) en une Entreprise Unique.
Après la suppression de la publicité sur les chaines publiques mises en œuvre le 5 janvier 2009, une nouvelle structuration du groupe est engagée permettant la formation d’une entreprise commune auparavant constituée d’une quarantaine de sociétés. Ce nouveau statut constitue une véritable phase de transition avant le basculement total de la télévision analogique vers le numérique.
Cette réforme a notamment pour effet direct la réorganisation du réseau régional de France 3, mais également la suppression des unités de chaines qui se transforment dorénavant en coordinateurs. Ceux-ci, chargés d’effectuer un travail de répartition des programmes entre les différentes chaines tout en garantissant un certain équilibre et le respect de la diversité de celles-ci.
Mais alors quid des enjeux d’une telle réorganisation ? La réforme du 9 mars 2009, qui s’appuie sur le rapport de la commission sur la nouvelle télévision publique présidée par Monsieur Copé, trouve ses fondements dans la préparation de la télévision publique face à la révolution numérique.
Cette logique prévoyant outre une revalorisation de la télévision publique, un moyen de lutter face à l’émergence de nouveaux médias (d’où la création notamment de 24 Web — Télévisions) en permettant à l’entreprise de développer des programmes pour l’ensemble des nouveaux supports. Pour Patrick de Carolis, cette réforme est « le seul moyen d’inscrire définitivement notre stratégie de bouquet » et de « transformer une entreprise audiovisuelle en un véritable média global à l’horizon 2012 ».
Pour cela, les nouveaux statuts prévoient la création de quatre pôles principaux : D’abord, la direction des six unités de programme média global ainsi que celle de l’information et du sport, puis dans un second bloc les différents moyens techniques (Production). Enfin la création de services généraux (les antennes et les programmes, la gestion et les ressources humaines, la communication et le marketing, les technologies et les réseaux) et le regroupement des différentes entités de France télévision (France Télévision publicité, France Télévision Interactive, France Télévision distribution et Multimédia France production).
L’une des conséquences de la mise en œuvre de l’entreprise unique résulte dans l’élaboration d’une convention collective propre aux 11 000 salariés du groupe. L’actuel président de France télévision est chargé de trouver un compromis entre les différents régimes appliqués jusqu’à présent avant la date du 5 juin 2010. Toutefois, cette réorganisation ne se fait pas sans soulever de nombreuses contestations de la part des syndicats.
Enfin, la question de la désignation du président du groupe pour la période 2010-2015 désigné dorénavant par le Président de la République est au cœur du débat puisque le mandat de l’actuel président s’achève le 25 août prochain.
Sources :
• « La réforme de l’audiovisuelle adoptée par l’assemblée : débats houleux », le monde du 17 décembre 2008
• La commission de la nouvelle télévision publique : www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics.html
• http://www.vie-publique.fr/actualite/panorama/texte-discussion/projet-loi-relatif-communication-audiovisuelle-au-nouveau-service-public-television.html?xtor=RSS-14
• http://www.francetelevisions.fr/
•http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000020352071&categorieLien=id#JORFSCTA000020352082
• http://www.csa.fr/
Tiffanie TABEAU