« Les paroles passent et les écrits restent ».
Ce proverbe prend tout son sens à l’heure du tout numérique. Déjà, en 1978 avec la loi informatique et liberté, toute personne avait le droit d’accès et de rectification des informations la concernant. Mais alors que les réseaux sociaux comme Facebook comptent aujourd’hui plus de 400 millions d’utilisateurs, la question de la vie privée sur le web vient de se poser. Notre droit doit s’adapter et évoluer en même temps que notre société.
Une question peut légitimement se poser : qu’elle est la limite à ne pas franchir en matière de vie « privée » ?
En effet, certains ne seront pas dérangés par le fait de renseigner des millions d’internautes sur leurs préférences sexuelles ou encore leur appartenance à telle ou telle religion, cependant il ne faudrait quand même pas exagérer et permettre au réseau social de céder ces données à des sociétés afin de cibler une catégorie de personnes susceptibles d’être intéressées par un certain service ou produit.
Il ne faudrait tout de même pas exagérer !
La politique des réseaux sociaux est celle de « l’opt-out », ce qui signifie que l’internaute est considéré comme ayant accepté tacitement la cession de ses données.
Dans un sens il serait bien naïf de penser que détailler sa vie privée sur des sites consultables par des millions d’utilisateurs ne serait pas exploité par des sociétés peu scrupuleuses de la vie privée d’autrui.
Alors quand les utilisateurs s’insurgent sur facebook car ce dernier dispose désormais d’une licence « perpétuelle et mondiale » sur les contenus du site, en invoquant une protection de leurs données personnelles, ne pensent ils pas que cette protection serait plus assurée si chacun gardait dans la sphère du personnel ces renseignements ?
La CNIL souhaite que la France reconnaisse le principe de la protection de données dans sa Constitution.
Le Sénat ayant adopté à l’unanimité le 23 mars dernier un projet de loi sur le droit à la vie privée sur Internet qui prévoit notamment de garantir un droit à l’oubli numérique, peut être est ce un premier pas vers le respect de ce principe fondamental auquel la société ne semble plus aujourd’hui très attachée.
Cette loi pourrait permettre à toute personne justifiant de son identité de supprimer les données la concernant. Il en ressort aussi une volonté de sensibiliser les jeunes utilisateurs à ce risque de dérive par la voie des cours d’instruction civique dés le collège.
La CNIL verra alors son rôle renforcé par l’obligation de notification, des failles de sécurité rencontrées par les entreprises sur leurs sites.
Aux Etats- unis la société Intelius permet à travers son site internet à tous les internautes américains de connaître des détails sur la vie privée de n’importe quel compatriote.
Ces informations concernent des domaines vraiment très personnels. En effet, il lui sera possible, moyennant un abonnement de connaitre des détails tels que la superficie de la maison du concerné ou encore son mode de chauffage, son numéro de sécurité sociale, ses revenus etc.
Pour un montant un peu plus élevé il sera même possible de retracer toute la vie de la personne jusqu’à la possible existence d’un casier judiciaire. Ce site a connu un succès considérable : près de 30 millions de visiteurs s’y connectent chaque mois depuis son ouverture.
Le site a enregistré 760% de progression depuis sa création, et un chiffre d’affaires de 40 millions de dollars.
En 2006, Intelius s’est vue remettre la palme de la « meilleure nouvelle compagnie » par l’American Business Awards.
Internet est un phénomène mondial, et il apparait évident que les conceptions sont bien différentes selon les pays.
Une loi serait elle efficace si elle reste applicable à l’échelle nationale ? Des terrains d’entente peuvent ils être trouvés avec le monde entier ?
Peut être qu’en attendant il serait plus judicieux que chacun de nous prenne conscience des risques encourus et s’expose un peu moins sur de tels sites.
Reste ensuite à faire la part des choses entre ce qui relève du domaine de l’information (que l’on peut trouver sur des moteurs de recherche comme Google) et ce qui doit rester dans la sphère du privé.
QUID de la vie privée des personnes qui n’étant pas utilisatrices de ces réseaux se retrouvent bien souvent à leur insu en photo et « taggées » sur d’autres profils ?
Sources :
http://www.rue89.com/explicateur/2009/11/11/le-droit-a-loubli-numerique-un-casse-tete-jurididique
http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=1072
http://www.google.fr/#hl=fr&source=hp&q=droit+a+l%27oubli+&rlz=1W1ACAW_fr&aq=f&aqi=&aql=&oq=&gs_rfai=&fp=1
Laetitia FLORES