Les politiques en faveur du cinéma et de l’audiovisuel, domaines accompagnés depuis vingt ans par les collectivités territoriales, en autres sous la forme de fonds d’aide à la production sont essentielles.
Après un mouvement de croissance constant ces dix dernières années, dopé par la mise en place par le CNC du dispositif « 1euro pour 2euros », les financements ont marqué le pas en 2009 : pour la première fois depuis le soutien des collectivités territoriales, les fonds d’aides au cinéma ont baissé de 1,2% en 2009.
Depuis plus d’un an et dans le contexte économique actuel, les finances des départements sont délicates. Certains se désengagent partiellement de l’éducation à l’image, des festivals et de leurs fonds d’aides. Le plus gros budget, celui de la Charente, a ainsi été réduit de 54% en 2009(un peu plus d’un million d’euros). Autre département à avoir connu une forte baisse de son fonds d’aide, la Haute-Savoie n’a attribué que 120 000 euros en 2009. Le Finistère, quant à lui, n’a désormais plus d’aide au long métrage alors que 80 000 euros étaient attribués par la direction économique du conseil général à deux longs métrages chaque année. Le fonds d’aide aux courts métrages (100 000 euros) est cependant préservé.
Inutile cependant de sonner l’alarme, le soutien des collectivités stagne après des années de croissance soutenue, et la baisse de 2009 est à imputer en grande partie aux départements. Pour les régions, qui représentent 85% des fonds de soutien, le potentiel de croissance est important. La Guadeloupe a dépassé le million d’euro de budget en 2009, soit une augmentation de 138% par rapport à 2008 et s’est dotée d’un bureau d’accueil des tournages. Le Sud Ouest est de plus en plus dynamique : l’Aquitaine, la Dordogne, le Languedoc-Roussillon et le Midi-Pyrénées sont montés en puissance depuis quelques années, sachant attirer une part de plus en plus grande de tournages. Quant à la Corse, son fonds d’aides dépasse aujourd’hui les 2,5 millions d’euros, ce qui fait d’elle la région de France qui soutien le plus le cinéma et l’audiovisuel. Les régions n’ont donc pas délaissé le cinéma, qui représente toujours la majorité des crédits engagés en 2009.
Les discussions portent désormais sur les prochaines conventions qui seront conclues en 2011 et pour trois ans entre l’Etat, les régions et le CNC. Celles-ci couvrent trois domaines : le premier volet concerne l’aide à la création, à la production et à l’accueil des tournages, le deuxième les actions d’éducation à l’image et de diffusion culturelle, et le troisième l’exploitation cinématographique. La question sera de trancher entre un système de conventions types, avec des modulations mineures selon les régions, et des conventions « à la carte » prenant en compte les spécificités de chaque territoire.
Source :
Guide 2010 des soutiens à la création cinématographique et audiovisuelle
Emma PANTCHENKO