Auteur de nombreux documentaires engagés, Mickael Moore assigne deux de ses anciens producteurs suite à un audit relevant des irrégularités financières dans la production du long métrage Fahrenheit 9/11.
Ce long métrage dénonçant la déclaration de guerre en Irak par les Etats Unis en 2002 fut un succès sans conteste puisqu’il obtenu la palme d’or du festival de Cannes en 2004. Par ailleurs, avec 225 millions de dollars de recettes à travers le monde, ce film documentaire demeure à ce jour le plus lucratif de l’histoire du cinéma.
Co-fondateurs de la société Miramax (baptisée d’après les prénoms de leurs parents, Miriam et Max), Harvey et Bob Weinstein ont participé en binôme à de nombreuses productions américaines et sont largement reconnus par le milieu du cinéma comme de très bons investisseurs.
En participant à des succès tels que Scream, Le Journal de Bridget Jones, Reservoir Dogs ou Pulp Fiction les deux frères ont su se construire une solide réputation en matière de financement de l’industrie cinématographique.
Cependant depuis quelques temps, Harvey et Bob font face à de multiples difficultés financières au point qu’ils furent contraints de vendre leur société Miramax en 1993. Ils luttent à présent pour sauver leur nouvelle société, la Weinstein Company, qui a notamment participé aux trois derniers films documentaires de Michael Moore : Sicko, Capitalism : A Love Story et Fahrenheit 9/11.
S’estimant lésé d’une partie des sommes lui étant dues après un audit réalisé dans le cadre de ce dernier film, le réalisateur saisi la justice américaine pour demander une réparation à hauteur de 2,7 millions de dollars.
Mis en exergue par l’ensemble des médias américains, Mickael Moore parle de « petits arrangements Hollywoodiens » et pourrait voir sa crédibilité quelque peu écornée à l’issue de cette procédure.
La question est ici de savoir si cette requête pour le moins légitime, ne risque pas de se retourner contre son demandeur. On peut en effet imaginer la réaction de l’opinion publique face à un militant de gauche, répandant une vision très critique du système politico-économique américain et qui se retrouve à réclamer une somme de 2,7 millions de dollars pour un film qui en a rapporté plus de 225 !
Les deux frères ne sont quant à eux pas à leur première polémique et leur image fut déjà bien assombrie par leurs méthodes peu orthodoxes.
Mais les scandales financier sont d’usages dans ce milieu et il y a fort à parier que les Weinstein poursuivrons leurs affaires une fois de plus. Considérés comme de véritables business angels par des cinéastes de renom, ils continueront très certainement à œuvrer au cœur de cette industrie pour laquelle le financement et le marketing occupent la place de premier rang.
Pour monsieur Moore l’avenir est peut être plus incertain. Moins de deux ans après la sortie de son long métrage « Capitalism : A Love Story » dans lequel le cinéaste s’en prend à Wall Street, il fait aujourd’hui preuve d’une contradiction qui risque de lui couter quelques plumes.
Florian Freytag
http://www.cinemotions.com/modules/Artistes/fiche/29993/Harvey-Weinstein/biographie.html
http://www.cinemovies.fr/news_fiche.php?IDtitreactu=12624
http://www.imdb.fr/news/ni7553984/
http://www.ozap.com/actu/michael-moore-weinstein-plainte-justice/396456