Le 1er janvier 2011 est entrée en vigueur la nouvelle loi hongroise sur les médias. Le parti conservateur du premier ministre Vicktor Orban, qui détient une majorité de deux tiers au parlement, a fait adopter le texte en décembre 2010 par 256 voix contre 87. Ce texte a suscité des polémiques en Hongrie et au sein de l’Union Européenne.
En décembre 2010, deux journaux hongrois, le Magyar Narancs et l’ES, avaient protesté contre cette nouvelle loi en publiant des pages blanches. Le lundi 3 janvier 2011, deux jours après l’entrée en vigueur de la loi deux quotidiens hongrois et un journal allemand protestaient également contre cette nouvelle législation. «La liberté de la presse n’existe plus en Hongrie» avait titré le Nepszbadsag le quotidien le plus lu en Hongrie. [1]
Ladite loi disposait que le Nouveau Conseil des Médias, le Fidesz, dont plusieurs membres sont des proches du pouvoir ou des membres du parti conservateur, pourra sanctionner les productions qui ne respecteront pas assez la «dignité humaine» ou qui ne seraient pas «équilibrées politiquement». En effet, elle prévoit des amendes allant jusqu’à 730 000 euros pour les chaînes de radio télévisons et 98 000 euros pour les publications de presse en cas «d’atteinte à l’ordre public la morale ou l’intérêt public» ou encore des «informations partiales» sans que ces termes ne soient clairement définis. [2]
Ce nouveau conseil pourra également examiner les articles des organes de presse avant même que ne soit identifié un délit.
Enfin, les journalistes seront contraints de dévoiler leurs sources pour des questions liées à la sécurité nationale.
Cette nouvelle loi a suscité bien des polémiques, notamment au sein de l’Union Européenne dont la Hongrie prenait tout juste la tête au premier semestre 2011.
En effet, les autorités de Bruxelles, à travers la commissaire européennes en charge de l’économie numérique Neelie Kroes, ont décidé de réagir. Cette dernière a ainsi émis des «doutes» sur la compatibilité de cette loi par rapport aux directives européennes sur les télécommunications , et notamment sur l’indépendance du Nouveau Conseil des Médias.[3]
Après plusieurs semaines, les autorité hongroises ont finalement cédé à la pression et ont accepté le 16 février dernier de modifier leur législation.
Budapest s’est ainsi engagée à modifier un article qui punissait d’une amende les «outrages» à l’encontre d’ individus, de minorité ou d’une majorité Elle s’engage désormais à faire appliquer de façon «proportionnée» l’exigence «d’information équilibrée».
De plus, le gouvernement va exclure l’application de cette loi aux médias audiovisuels installés dans d’autres pays que l’Union Européenne. Enfin, les services de médias audiovisuels à la demande ainsi que les bloggeurs ne seront pas concernés par cette loi alors qu’à l’origine ils devaient l’être. [4]
[1] http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/01/03/des-journaux-protestent-contre-la-nouvelle-loi-sur-les-medias-en-hongrie_1460246_3214.html
[2] http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/21/97001-20101221FILWWW00283-hongrie-une-loi-qui-controle-la-presse.php
[3] http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/01/03/budapest-justifie-sa-loi-critiquee-sur-le-controle-des-medias_1460501_3214.html
[4] http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/02/16/loi-sur-les-medias-la-hongrie-cede-a-la-pression-europeenne_1481169_3214.html