Navigation : IREDIC / 2011 / novembre / 01 / ANTENNES-RELAIS ET MUNICIPALITES : LE CONSEIL D'ETAT A TRANCHE

Connexion

Inscription

Logo

Institut de Recherche et d'Études en Droit de l'Information et de la Culture

Menu

Skip to content
  • L’institut
    • Présentation
    • Equipe administrative
    • Equipe de direction
    • Partenaires
    • Actualités de l’Institut
  • M1 Droit du Numérique
    • Présentation
    • Équipe Pédagogique
  • M2 Droit des communications électroniques
    • Présentation
    • Équipe Pédagogique
    • Promotion
    • Annales
    • Documents pédagogiques
  • M2 Droit des Industries culturelles et créatives
    • Présentation
    • Équipe pédagogique
  • M2 Droit Journalisme Communication
    • Présentation
    • Équipe Pédagogique
    • Site du Magistère
    • Fiche ROF
  • M2 Droit des données numériques
    • Présentation
  • Travaux et Projets
    • Données numériques
    • Télévision
    • Radio
    • Presse
    • Cinéma
    • Internet / Numérique
    • Télécommunications
    • Publicité
    • Droit d’auteur
    • Autorités de régulation
    • Corpus des législations
Navigation : IREDIC / 2011 / novembre / 01 / ANTENNES-RELAIS ET MUNICIPALITES : LE CONSEIL D'ETAT A TRANCHE

ANTENNES-RELAIS ET MUNICIPALITES : LE CONSEIL D'ETAT A TRANCHE

Publié par Flora.Cucherousset le 1 novembre 2011 dans Télécom: Actualités | Consulté 25 Fois | Leave a response

Les antennes-relais,éternel sujet de controverse,sont à nouveau  au coeur de l’actualité.

L’avènement de la 4G,l’arrivée de Free Mobile sur le marché des opérateurs de téléphonie mobile entraînent en toute logique une recrudescence dans le déploiement d’antennes-relais sur le territoire français  Phénomène corollaire à la multiplication des antennes-relais;l’inquiétude grandissante de la population au sujet des risques potentiels de telles installations sur la santé des personnes.Inquiétude qui,malgré l’absence de certitudes scientifiques établies en la matière,confinent bien souvent à l’hostilité…Les pouvoirs publics locaux se font l’écho de cette méfiance à travers  la prise fréquente de décisions visant à interdire l’implantation d’antennes relais sur le territoire de leurs communes.

C’est dans ce contexte que le Conseil d’Etat a été amené à examiner la légalité d’arrêtés pris par les maires de trois communes (Les Pennes-Mirabeau,Saint-Denis et Bordeaux) en vue de réglementer de façon générale l’implantation des antennes relais dans leur commune,interdisant notamment de telles installations aux abords des écoles.Par trois décisions du 26 octobre 2011 la plus haute juridiction administrative a annulé lesdits arrêtés, jugeant qu’une telle réglementation ne relevait pas de la compétence des maires.

Face aux arguments des municipalités qui fondent leur intervention sur leur pouvoir de police générale (article 2212-1 et 2212-2 du Code Générale des collectivités territoriales) et invoquent le respect du principe de précaution qui incombe à toute autorité publique (article 5 de la Charte de l’Environnement de 2004),le Conseil d’Etat suit un raisonnement en deux temps:

Dans un premier temps,il déduit du régime juridique découlant des articles ,L 32-1,L 34-9-1,L34-9-2 ,L 42-1 et L43 du Code des postes et des communications électroniques, un pouvoir de police spéciale en la matière, incombant exclusivement aux autorités de l’Etat désignées par la loi à savoir: le ministre des communications électroniques,l’ ARCEP,et l’ANFR.

Suivant l’adage “Specialia generalibus derogant“, ce pouvoir de police spéciale éclipse le pouvoir de police générale du maire.Par conséquent, ce dernier  ne peut plus invoquer la sauvegarde du “bon ordre,de la sûreté,de la sécurité et de la salubrité publiques”pour réglementer systématiquement l’implantation d’antennes relais sur le territoire de sa commune sans empiéter sur la compétence des autorités étatiques.

Dans un deuxième temps,le Conseil d’Etat récuse le fondement du principe de précaution,pourtant placé au sommet de la hiérarchie des normes car contenu dans la Charte de l’environnement, elle même intégrée au bloc de constitutionnalité depuis 2005 .En effet, les hauts magistrats rappellent que, si les municipalités, en tant qu’autorités publiques, veillent effectivement à la mise en oeuvre du principe de précaution tel que prescrit par l’article 5 de la Charte,elles ne peuvent s’appuyer sur ce principe pour intervenir  en dehors de leur champ de compétence et en dehors de leurs domaines d’attribution. Or cela a été exposé plus haut, la réglementation générale concernant les antennes relais  ne relève pas du pouvoir municipal.Cette acception établie il ne reste plus aux juges qu’à se fonder sur le texte même de l’article 5 de la Charte qui enserre l’action des autorités publiques dans les limites de” leurs domaines d’attribution”.

Cette prise de position du Conseil d’Etat  intervient moins de quinze jours après la retentissante initiative de la Mairie de Paris de suspendre l’implantation des antennes relais sur les bâtiments de la capitale suite à un désaccord avec les opérateurs concernant le seuil maximal d’exposition aux ondes électromagnétiques.A ce titre   il faut préciser d’emblée que la décision du Conseil d’Etat n’ emporte aucune  conséquence juridique directe sur la situation parisienne,cette dernière ne résultant pas de la prise d’un arrêté municipal.

Toutefois, la  décision de la haute instance fait incontestablement l’effet d’une douche froide aux maires (et à leurs administrés?) qui apparaissent désormais singulièrement démunis face aux opérateurs de téléphonie mobile.

Cela dit, le  Conseil d’Etat a tenu à préciser que cette interdiction ne vise que les interdictions générales,laissant aux maires la possibilité d’adopter des mesures individuelles concernant une antenne déterminée, notamment en cas d’urgence ou de circonstances locales exceptionnelles.Cependant cette faculté apparaît plutôt symbolique qu’autre chose.Caractériser l’urgence ou les circonstances exceptionnelles en l’absence de consensus au sein de la communauté scientifique au sujet de la nocivité des ondes électromagnétiques pourrait  en effet relever de la gageure…

Subsiste également la faculté pour le maire qui en ferait la demande de recevoir une information sur l’état des installations radioélectriques exploitées sur le territoire de sa commune.

Cette décision profite indéniablement  aux opérateurs de téléphonie mobile en raison de  l’exclusion de la compétence des maires au profit des autorités étatiques parmi lesquels le ministre des communications électroniques.A ce propos notons qu ‘ Eric Besson  n’a pas été avare de déclarations laissant peu de mystère sur sa position, déplorant ainsi la décision “précipitée” et “disproportionnée”de la Mairie de Paris avant de se réjouir de la”clarification” apportée par le Conseil d’Etat qui permettra de poursuivre “les déploiements de service mobile”.

Le soutien du gouvernement aux opérateurs  n’est pas critiquable en lui- même et se justifie aisément au regard des circonstances économiques.En effet, la vente  des licences 4G représente un enjeu financier considérable se chiffrant en milliards d’euros.De plus il faut compter avec l’arrivée début 2012 de Free Mobile dont la plupart des antennes restent à installer (notamment à Paris) et qui, à l’instar des autres opérateurs, est soumis à des obligations de couverture du territoire élevées…

Cependant la position du Conseil d’Etat  qui affirme avec force la “centralisation”du pouvoir décisionnel en matière d’ antennes relais raisonne également comme une sérieuse incitation pour L’Etat à se mettre à la hauteur de ses responsabilités et à appliquer de manière effective sinon excessive le principe de précaution.Cela implique de sortir du flou artistique entretenu à l’issue du Grenelle des ondes de 2009.

SOURCES:

http://www.conseil-etat.fr/fr/communiques-de-presse/antennes-relais-de-t.html

http://www.courrierdesmaires.fr/actualite/a-la-une-antennes-relais-le-conseil-d-etat-annule-les-arretes-municipaux-d-interdiction-29561.html?dossier=111

http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006070987

http://www.numerama.com/magazine/20353-eacuteric-besson-salue-la-decision-du-conseil-d-eacutetat-sur-les-antennes-relais.html

http://www.numerama.com/magazine/12990-grenelle-des-ondes-un-non-resultat-comme-espere-par-le-gouvernement.html

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/10/16/01016-20111016ARTFIG00253-la-guerre-des-antennes-relais-est-declaree.php

http://www.lemonde.fr/

http://www.numerama.com/magazine/12990-grenelle-des-ondes-un-non-resultat-comme-espere-par-le-gouvernement.html


Publié dans Télécom: Actualités | Tag(s) : Antennes-relais, Conseil d'Etat, maires, pouvoir de police, principe de précaution

Rechercher une publication

Catégories

Travaux récents

  • Missing image

    Les enjeux juridiques du sampling en droit d’auteur : à la recherche d’un équilibre entre création musicale et protection des oeuvres originales

    5 mai 2025 / Solene SOLENE
  • Missing image

    Le DATA ACT, un règlement en faveur d’une exploitation des données industrielles

    5 mai 2025 / KBBLUM-GROSS Kim
  • Missing image

    Publication du rapport du Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique relatif à la condition de transparence des données d’entrainement des intelligences artificielles

    5 mai 2025 / Augustin RENAUX
  • La difficulté d’interprétation de la loi LANG relative au prix du livre unique

    5 mai 2025 / Capucine PINEAU-CHEVALIER
  • LA DOUBLE PEINE : LES DANGERS DU PROCÈS MÉDIATIQUE

    5 mai 2025 / Lou Dagnac

© 2025 IREDIC - Mentions Légales

Menu

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web. Vous acceptez leur utilisation en poursuivant la navigation.J'ACCEPTE