Cinq sites de partage de fichiers illégaux ont été fermés ces derniers jours en Italie par la Guardia di Finanza (GDF), une personne d’origine de Naples serait le principal instigateur de ce vaste réseau.
ItalianShare, MusicShare, FilmShare, Italian Sexy sont les sites internet figurant sur cette liste, ceux-ci avaient une grande importance dans la mise à disposition de fichiers illégaux, dans la mesure où on estime que plus de 136 000 personnes étaient inscrites sur ces sites, et pas moins de 31 600 liens vers des films, fichiers audios, série tv, jeux vidéos, pornographie étaient mis à disposition. Il semble que l’accent avait été mis sur ces sites dans la mesure où la plupart de ces fichiers étaient mis en ligne avant même leur sortie officielle.
Les nécessités de suspendre ces sites étaient affirmées par le fait qu’en plus d’obtenir une rémunération grâce à la publicité figurant sur les pages web, des sommes importantes étaient récoltées par l’intermédiaire de comptes PayPal, comme c’est souvent le cas sur ce genre de sites internet.
Les liens mis à disposition par ces sites étaient principalement indexés vers des logiciels de partage de type Peer to Peer (BitTorrent, EDonkey) mais aussi vers des sites d’hébergements permettant des téléchargements directs.
C’est La Guardia di Finanza qui est à l’origine de ce démantèlement. Cette police douanière et financière italienne est un corps qui fait partie des forces armées mais qui dépend directement du ministre de l’économie et des finances. Ses attributions sont nombreuses dans la mesure où elle est compétente pour les contrôles douaniers et la lutte contre la fraude, mais aussi la criminalité financière, trafic international de drogue, contrefaçon monétaire et d’autres produits.
Il apparait selon les sources officielles que l’enquête est toujours en cours, et que des plaintes ont été déposées contre trois dirigeants présumés de ces sites, par la FPM (Fédération contre la piraterie musicale), l’AESVI (Italien Entertainment Software Publishers Association) et la Movie anti-piracy groupe (FAPAV).
Ces derniers temps, une véritable multiplication des traques contre les sites dits de type Warez se constate à travers le monde. Depuis ces derniers mois, on peut citer notamment un projet de loi issu de la chambre des représentants des Etats-Unis, dite « E-Parasites Act », qui constituerait un durcissement sans précédent de l’actuelle loi anti-piratage, le Protect IP Act. Bien que très contestée, elle prévoirait notamment une responsabilité accrue des intermédiaires et une criminalisation des tentatives de contournement des sites web bloqués.
De plus, La Motion Picture Association of America (MPAA), association interprofessionnelle qui défend les intérêts de l’industrie cinématographique américaine sur le territoire des États-Unis, a publié récemment une liste des plus grands sites « Pirates » qui ont pour but selon eux de promouvoir la distribution illégale de films et séries télé. Ces sites comprenant à la fois des fichiers Peer to Peer mais aussi en téléchargements directs, streaming, newsgroups.
Figurant sur cette liste, le site ThePirate Bay, est au cœur d’un débat actuel dans la mesure où aux Pays-Bas, deux des plus importants fournisseurs d’accès à internet se sont confrontés à la BREIN, association commerciale représentant à la fois les studios de cinéma et l’industrie musicale aux Pays-Bas (l’équivalent hollandais de la MPAA américain). En effet, l’affaire a été entendue devant la Cour de La Haye, sur la question de savoir si le fait que la BREIN demandant aux fournisseurs d’accès à internet le blocage de l’accès à The Pirate Bay, ceci peut-il constituer une violation de la liberté d’expression. Son verdict devrait être annoncé au début de l’année prochaine.
Quant à la France, outre le dispositif HADOPI qui a fait beaucoup de bruit, son efficacité vis-à-vis du téléchargement illégal reste mesurée lorsqu’on regarde le rapport de 2010 rendu récemment. Toutefois, en France, il n’est pas rare qu’à l’approche de la période hivernale, des sites de téléchargement illégaux soient démantelés, l’avenir nous en dira plus si cela se vérifie.
Sources:
– ERNESTO, “MPAA Lists “Notorious” Pirate Sites To U.S. Government”, Torrentfreak, mis en ligne le 23 octobre 2011, consulté le 14 novembre 2011, http://torrentfreak.com/mpaa-lists-notorious-pirate-sites-to-u-s-government-111028/
– Creative commons, “Motion Picture Association of America”, Wikipedia, mis en ligne en 2004, consulté le 14 novembre 2011, http://fr.wikipedia.org/wiki/Motion_Picture_Association_of_America
– Anonyme, “Pays-Bas : La censure de The Pirate Bay viole-telle la liberté d’expression?”, Torrentnews, mis en ligne le 12 novembre 2011, consulté le 14 novembre 2011, http://torrentnews.net/2011/11/12/3240-pays-bas-le-blocage-de-the-pirate-bay-viole-til-la-la-liberte-dexpression/
– Creative commons “Bescherming Rechten Entertainment Industrie Nederland”, Wikipedia, mis en ligne en 2009, consulté le 14 novembre 2011, http://fr.wikipedia.org/wiki/Bescherming_Rechten_Entertainment_Industrie_Nederland
– Julien L., “La loi anti-piratage américaine se durcit considérablement”, Numerama, mis en ligne le 29 octobre 2011, consulté le 14 novembre 2011, http://www.numerama.com/magazine/20384-la-loi-anti-piratage-americaine-se-durcit-considerablement.html
– Enigmax, “Cybercrime Police Shut Down Five File-Sharing Sites”, TorrentFreak, mis en ligne le 11 novembre 2011, consulté le 14 novembre 2011, http://torrentfreak.com/cybercrime-police-shut-down-five-file-sharing-sites-111111/
– Creative commons, “Garde des finances”, Wikipedia, mis en ligne en 2006, consulté le 14 novembre 2011, http://fr.wikipedia.org/wiki/Garde_des_finances
– Creative commons, “WAREZ”, Wikipedia, mis en ligne en 2004, consulté le 14 novembre 2011, http://fr.wikipedia.org/wiki/Warez