Après le lancement du service télécom de Free Mobile, le quatrième opérateur dans le marché en 2012, l’opérateur fait un bon départ grâce à son abonnement sans engagement, moins cher que les trois autres opérateurs. Selon le rapport de l’ARCEP, le nouvel arrivant a réalisé un record de la consommation des téléphone mobiles pour le deuxième trimestre 2012. Pour la première fois depuis 2007, le trafic de mobile dépasse clairement le trafic de téléphone fixes (de 2 milliards de minutes). Le nouvel arrivant a aussi mis en cause Orange, Bouygues et SFR afin de revoir leur modèle économique. Ils ont dû licencier leurs employés car ils ont perdu une grande quantité de clients. Apparemment, les activités des centres d’appels et des distributeurs indépendants seront les premiers touchés par les suppressions d’emplois attendues dans le secteur. La situation concernant le licenciement s’aggrave. Le gouvernement est alors intervenu le 9 octobre 2012 avec le plan de soutien à l’emploi dans les télécoms mobiles en prévoyant la priorité à l’investissement dans les infrastructures de réseau et dans les centres d’appels en France.
Les deux principes au cœur de l’activité télécom
Premièrement, la nécessité d’investir: « Le gouvernement considère qu’en dehors des zones les moins denses du territoire, le déploiement par chaque opérateur de son propre réseau doit être la règle, y compris pour le dernier entrant. En particulier, le recours à l’itinérance ne saurait servir de modèle économique et ne peut donc se concevoir que de manière transitoire, en tout cas dans les zones denses ». Le quatrième opérateur s’est engagé à couvrir 27% de la population avec son propre réseau, mais se repose pour le moment à 90% sur son accord d’itinérance avec Orange. L’étude annonce que Free Mobile possède le pire niveau de qualité des quatre opérateurs mobiles français. De 4 à 52 % des appels ne passent pas avec Free Mobile alors que ce taux est de 1 % chez les concurrents. Sans nul doute, ces mesures mettent indirectement la pression sur Free Mobile.
Le gouvernement rappelle que le déploiement par chaque opérateur de son propre réseau doit être la règle et donc que l’accord d’itinérance conclu entre Free et Orange ne peut se concevoir que de manière transitoire. C’est pourquoi les observatoires des investissements et des déploiements dans les réseaux mobiles s’appuieront sur l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et le régulateur des télécoms (ARCEP) va être créé, à la fin du mois d’octobre, qui étudiera spécialement l’investissement de Free dans son réseau mobile.
Deuxièmement, la préservation au mieux de l’emploi. Le gouvernement veut protéger l’emploi indirect en faisant tout pour maintenir l’emploi dans les centres d’appels. Pour stimuler l’emploi dans le secteur de la relation client, le gouvernement propose la création d’un label garantissant que l’opérateur respecte un niveau minimal d’emplois localisés en France dans ses propres centres d’appel ou ceux de ses sous-traitants. Selon Arnaud Montebourg , Ministre du redressement productif, la relocalisation de 10.000 emplois dans les hotlines en France coûterait aux abonnés 20 centimes par mois. La question se pose chez les consommateurs : seront-ils prêts à payer une vingtaine de centimes de plus ? Les acteurs du secteur reconnaissent eux-mêmes que la hotline payante ne leur rapportera que quelques millions de chiffre d’affaires en plus et que le détricotage de la loi Chatel ne règle pas les problèmes de fond. Le gouvernement étudie cette possibilité avec le retour des services clients payants s’ils répondent à certains critères comme l’implantation du centre d’appel en France. Le but est de relocaliser les centres d’appels des opérateurs et des sous traitants en France. Enfin la loi Chatel pourrait être révisée.
Cependant, le directeur général de France Télécom a précisé que les mesures gouvernementales sur les télécoms ne s’appliquent pas directement à France Télécom car « on investit dans la fibre et les réseaux mobiles plus que quiconque, on investit en France chaque année 3, 5 milliards d’euros, soit plus que l’ensemble de nos concurrents réunis ».
Malheureusement, il semble que le train des mesures ait oublié les petits opérateurs mobiles virtuels (Virgin Mobile, NRJ Mobile, Auchan Telecom, Coriolis, etc.). Ils sont les plus fragilisés par l’arrivée de Free Mobile sur le marché. Ces opérateurs ont également investi plus d’un milliard d’euros depuis leur création, et entendent continuer à jouer leur rôle concurrentiel sur le marché de la téléphonie mobile en France.
Sources
BERGE (F.), <<Le gouvernement incite les quatre opérateurs mobiles à investir>>, 01net.com, mis en ligne le 10 octobre 2012, <http://www.01net.com/editorial/577425/le-gouvernement-incite-les-quatre-operateurs-mobiles-a-investir/>
CUNY (D.), << Le retour des hotlines payantes, une fausse-bonne idée ?>>, latribune.fr, mis en ligne le 16 juin 2012, <http://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/20120716trib000709246/le-retour-des-hotlines-payantes-une-fausse-bonne-idee-.html>
KARAYAN (R.), <<Le plan télécoms du gouvernement met Free sous pression>>, lexpress.fr, mis en ligne le 11 octobre 2012,<http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/comment-le-gouvernement-veut-sauver-l-emploi-dans-les-telecoms_346277.html?p=2>
RENAULT (E.), RENAULT (MC.), <<Le gouvernement rappelle à Free l’obligation d’investir>>, lefigaro.fr, mis en ligne le 10 octobre 2012, <http://www.lefigaro..fr/medias/2012/10/09/20004-20121009ARTFIG00721-le-gouvernement-rappelle-a-free-l-obligation-d-investir.php>