Le député UMP de Moselle Denis Jacquat, après un effort échoué d’importer à la télévision française la version originale sous-titrée des programmes étrangers en novembre 2011, revient avec la proposition de loi qu’il a déposée à l’Assemblée nationale le 10 octobre 2012. Par cette proposition de loi, Denis Jacquat veut progresser la politique linguistique éducative qui a été commencée par les puissances publiques françaises par le biais de la loi no 2005-380 du 23 avril 2005 d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école (JO no 96 du 24 avril 2005) et du décret no 2010-1006 du 26 aout 2010 (compétences en langues de l’enseignement supérieur, 2d niveau) (JO no 201 du 31 aout 2010). Il soutient qu’on ne doit pas se limiter à la stricte sphère de l’école, mais il vaut mieux que la télévision, dont les jeunes sont de grands consommateurs, devienne un laboratoire de langues vivantes à la maison. Alors, il propose que les chaines de télévision diffusées sur le câble et l’ADSL, comme le font déjà certaines chaînes privées, offrent aux téléspectateurs l’alternative de visionner les films, téléfilms, séries et feuilletons étrangers en version sous-titrée ou en langue française. De cette manière, il vise à favoriser le développement de la compétence de la compréhension orale.
Partout dans le monde, on rencontre deux genres fondamentaux de traduction des programmes étrangers : A) le doublage qui « est une technique consistant à substituer aux voix des comédiens d’une œuvre audiovisuelle en version originale, les voix des comédiens s’exprimant dans une autre langue, afin de diffuser cette œuvre dans des pays ne parlant pas la langue dans laquelle l’œuvre a été tournée » et aussi une technique consistant à « donner une voix aux personnages dans des œuvres d’animation ». B) le sous-titrage qui « consiste à afficher une traduction, synchrone avec le dialogue, au bas de l’écran, ou parfois, comme au japon, sur le coté ».
Chaque pays a créé sa tradition en traduction dépendant des circonstances historiques et de ses coutumes, ainsi que du cout de la technique finalement choisie. En général, il existe trois catégories de pays s’agissant du genre de traduction employée.
La première catégorie se compose des pays anglophones, c’est-a-dire les Etats-Unis et la Grande Bretagne, où l’importation des programmes étrangers est limitée, mais quand elle s’effectue, elle a lieu sous forme de sous-titrage.
A la deuxième catégorie appartiennent les pays qui ont adopté le sous-titrage et qui sont caractérisés d’un pourcentage de programmes étrangers énorme. Dans ce groupe de pays on trouve les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, la Grèce, la Slovénie, la Croatie, le Portugal et quelques pays non européens. Dans ces pays le niveau d’apprentissage de langues étrangères (et surtout d’anglais) de la population est supérieur à celui de la population dans des pays où le doublage est plus largement répandu.
Enfin, la dernière catégorie comprend les pays qui utilisent la technique de doublage, comme la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.
Bien évidemment, le doublage est employé par des pays grands et économiquement puissants, alors que les pays d’une économie plus faible préfèrent utiliser le sous-titrage, puisqu’il constitue une méthode moins chère que celle de doublage (faute de frais liés aux enregistrements : studio, comédiens, etc.). Néanmoins, l’emploi du doublage en France remonte à plusieurs années, non seulement grâce à son économie forte, mais aussi car cette technique a toujours constitué une façon de lutter contre le phénomène d’anglicisation qui tend, pour certains, à la fragilisation de la cohésion nationale à travers une perte des repères culturels.
D’une part, en ce qui concerne le doublage il faut évoquer que c’est une méthode plus facile à suivre que le sous-titrage, c’est pourquoi les téléspectateurs préfèrent l’utiliser lorsqu’ils sont habitués à le faire. Par ailleurs, le doublage dispose des avantages portant sur les téléspectateurs qui ne savent pas lire, les personnes âgées ainsi que les personnes qui font face aux problèmes de vision. Par la suite, le doublage offre aussi encore plus d’opportunités de travail aux acteurs des pays qui utilisent cette technique pour la diffusion des programmes étrangers.
D’autre part, le sous-titrage consiste à être une méthode plus exigeante pour le téléspectateur puisqu’il impose la fonction perpétuelle de leur cerveau. Lors de la projection entière du programme étranger les téléspectateurs doivent être absolument consacrés, s’ils veulent arriver à comprendre le contenu du programme. Cette procédure nous aide, alors, à développer notre pensée et notre niveau mental. En plus, il est vrai que le plus on expose l’oreille aux stimuli, le plus elle s’habitue. Ainsi, le plus on écoute une langue étrangère, le plus on s’y habitue, si bien que la compréhension orale s’effectue plus vite et plus facilement.
C’est absolument différent d’apprendre une langue étrangère à l’école à travers des livres, que de l’apprendre dans son quotidien. C’est-à-dire, il faut soit vivre dans le pays d’origine de la langue qu’on étudie et parler avec des personnes pour lesquelles cette langue constitue leur langue maternelle, soit suivre des programmes à la radio et à la télévision sur la version originale sous-titrée, ou faire la lecture de nombreux livres littéraires où la langue utilisée est plus vivante. De cette manière, on apprend à parler la langue courante en utilisant les expressions du quotidien, les proverbes et les idiomes à travers lesquels on s’approche encore plus de la mentalité, de l’humour et de la culture de la population.
L’apprentissage approfondi d’une langue étrangère, tout d’abord, facilite la communication parmi des peuples d’origine et de culture différente et, par conséquent, nous aide à profiter plus des voyages qu’on effectue dans le monde, puisqu’on est capable de parler avec les aborigènes, d’échanger des expériences avec eux et de découvrir profondément des aspects divers de leur culture, en ce qui concerne leurs traditions, leur histoire, leur régime politique et leur cuisine. De plus, la connaissance d’une langue étrangère nous permet d’étudier des œuvres des hommes d’esprit et de grands philosophes sous forme originale, de manière qu’on peut comprendre mieux et essentiellement les notions qu’ils emploient. La connaissance d’une langue étrangère, alors, élargit nos horizons spirituels et peut nous rendre, peu à peu, des citoyens de monde.
En outre, la maitrise d’une langue étrangère se révèle être aussi un véritable facteur d’ouverture et d’insertion professionnelle. De nos jours, la mondialisation de la société, qui signifie la soumission du développement des sociétés à un climat de communication et d’interaction perpétuellement réussies entre les états, a rendu le secteur de travail plus exigeant et concurrentiel qu’auparavant. Bien évidemment, la maitrise d’une ou plusieurs langues étrangères offre plus de facultés et opportunités pour l’obtention d’un poste de travail. D’ailleurs, la mention « anglais exigé » est de plus en plus souvent adjointe aux annonces d’offres d’emploi. Par contre, l’adhésion à la langue maternelle restreint, largement, l’évolution professionnelle, car les voies à l’étranger sont fermées.
Enfin, s’agissant des programmes étrangers eux-mêmes, qui sont diffusés en version originale sous-titrée, il importe de mentionner que, par le biais de cette technique, est effectuée l’intervention et la détérioration minime sur l’œuvre originaire. En cette version, l’acteur restitue son rôle dans sa langue maternelle et on écoute sa vraie voix. En tout cas, il importe de rappeler que la langue parlée par l’acteur ainsi que sa voix constituent les outils les plus importants pour lui, car toutes les notions et les sentiments, qu’il désire à exprimer, résultent tout d’abord de l’interprétation de ses paroles.
En conclusion, ce projet de loi vise à favoriser le niveau de la télévision française ainsi qu’à approfondir le niveau d’apprentissage de langues étrangères des citoyens français, d’une façon délicate et pas du tout intransigeante, puisqu’il propose, comme alternative, la version originale sous-titrée au lieu d’une solution unique. Ca veut dire qu’il appartient au jugement de chaque citoyen français quelle sera l’alternative qu’il va adopter. Finalement, n’oublions pas qu’à présent, dans le climat d’une crise économique, on doit préférer, encore plus, des solutions viables dans tous les domaines qui apportent des recettes à l’Etat, comme le sous-titrage à la télévision.
Sources :
ANONYME, « Proposition de loi : et si la télévision passée à la version originale sous-titrée? », JURIST4MEDIAS, mis en ligne le 17 octobre 2012, consulté le 30 octobre 2012, http://www.jurist4medias.fr/2012/10/17/proposition-de-loi-et-si-la-television-passee-a-la-version-originale-sous-titree/
DUPORTAIL (J.), « Une proposition de loi vise à imposer la VO à la télé », Le Figaro, mis en ligne le 19 octobre 2012, consulté le 5 novembre 2012, http://www.lefigaro.fr/medias/2012/10/19/20004-20121019ARTFIG00513-une-proposition-de-loi-vise-a-imposer-la-vo-a-la-tele.php
ANONYME, « Bientôt la VO imposée à la télévision ? », Télérama.fr, mis en ligne le 19 octobre 2012, consulté le 6 novembre 2012, http://television.telerama.fr/television/bientot-la-vo-imposee-a-la-television,88383.php
CHAMPEAU (G.), «Une loi pour rendre obligatoire la VOST à la télévision », Numerama, mis en ligne le 12 octobre 2012, consulté le 7 novembre 2012, http://www.numerama.com/magazine/24008-une-loi-pour-rendre-obligatoire-la-vost-a-la-television.html
ANONYME, « La VO sous-titrée bientôt obligatoire à la télévision française ? », Ladépêche.fr, mis en ligne le 22 octobre 2012, consulté le 7 novembre 2012, http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/22/1471383-la-vo-sous-titree-bientot-obligatoire-a-la-television-francaise.html#xtor=RSS-6