L’assignation de Dominique Desseigne par Rachida Dati en reconnaissance de paternité.
Il s’agit peut être ici et par l’intermédiaire de ce feuilleton politico-médiatique de la résolution d’une des interrogations lancinantes de ces dernières années , à savoir quelle est la véritable identité du père de l’enfant de Rachida Dati?
1 L’origine du conflit .
Rachida Dati, personnalité politique et ancienne ministre de la justice sous la présidence Sarkozy, a mis au monde en 2009, une petite fille prénommée zohra dont elle a toujours voulu taire l’identité du géniteur pour des raisons personnelles.
Cette opacité autour du nom du père biologique de l’enfant a suscité de très nombreuses interrogations aussi bien au sein du microcosme politique que journalistique.
Les médias en particulier se sont évertués pendant de nombreux mois à tenter de démasquer ce père et plusieurs noms ont ainsi été communiqués au public causant de très nombreuses polémiques et atermoiements.
Rachida Dati prétendait ne pas vouloir indiquer l’identité du père dans un souci de respecter sa vie privée ainsi que celle de sa fille.
Elle s’indignait très régulièrement que sa fille soit traquée et épiée à tout instant de la journée par des journalistes attirés par l’idée de découvrir le géniteur tant recherché.
Toutefois c’est au moment ou les esprits semblaient s’être apaisés que Rachida Dati a entrepris de dévoiler le nom du père biologique de sa fille en intentant une action judiciaire à l’encontre de Dominique Desseigne en reconnaissance de paternité.
La demanderesse a cependant pris soin de préciser qu’elle aurait souhaité que cette demande demeure secrète et soit traitée en toute discrétion.
Ce désir semblant être un voeu pieux au vu du battage médiatique ayant été fait autour de cette affaire.
2 Le coeur du conflit .
Afin de mieux cerner les enjeux de cette action judiciaire, il pourrait s’avérer judicieux de se questionner sur la personnalité du père ainsi dévoilée, Dominique Desseigne.
Ce dernier est un homme d’affaires français immensément riche et qui s’avère être le propriétaire des casinos Barrière dont il a hérité lors du décès de sa femme.
Sa réaction à l’annonce de la demande en reconnaissance de paternité a été de nier cette dernière en affirmant n’avoir entretenu qu’une aventure avec la demanderesse tout en lui ayant fait part de son désir de ne plus avoir d’enfants.
Afin d’étayer sa défense, il n’a pas hésité par l’intermédiaire de son avocat à fournir à la justice une liste d’amants potentiels de Rachida Dati contenant huit noms et visant à mettre en évidence la frivolité de l’ancienne ministre de la justice et à monter qu’il n’est pas le seul géniteur potentiel.
L’intime conviction du défendeur est que la demande de Rachida Dati est uniquement motivée par l’argent, idée pouvant être confirmée selon lui par les lettres de menaces envoyées par cette dernière dont le but inavoué était de négocier discrètement en échange de l’arrêt de la procédure.
Rachida Dati, quant à elle argue du fait que le défendeur s’est comporté comme un véritable père à l’égard de sa fille de différentes manières.
Elle s’appuie notamment sur le fait que ce dernier leur aurait loué un appartement dans Paris et aurait rendu de très fréquentes visites à la petite zohra .
Ces éléments, selon la demanderesse tendent à prouver de manière irréfragable que le défendeur avait bien conscience de sa paternité.
3 La décision du tribunal
En effet, le mardi 4 Décembre la décision du tribunal est tombée et apparaît comme défavorable au défendeur dans la mesure ou celui-ci devra se soumettre à une expertise biologique.
Une fois cette expertise réalisée, le tribunal fixera une date pour une nouvelle audience de procédure.
Toutefois Dominique Desseigne reste campé sur sa position en refusant de se soumettre à ce test de paternité.
En France la loi prévoit que l’intéressé doit consentir à réaliser ce test et qu’ainsi donc deux cas peuvent se présenter.
il donne son consentement, fait le test et la filiation est ou pas établie en fonction des résultats.
il refuse de recourir au test et s’expose à ce que sa paternité soit établie seulement en fonction des éléments détenus par le juge.
Cela signifie concrètement que le refus du demandeur pourrait tout à fait tourner en sa défaveur et s’apparenter à un aveu de présomption de paternité .
Ainsi donc la défense de Dominique Desseigne qui pour justifier son refus argue du fait que la position de Rachida Dati soit trouble et contradictoire ne semble pas avoir emporté la conviction du tribunal .
Il ne nous reste plus maintenant qu’à attendre les prochaines avancées d’une saga qui ne semble pas prête de s’achever.
Sources:
De mallouve (D), «Dominique Desseigne: un riche homme d’affaires», Le Figaro , publié le 4 décembre 2012 et consulté le 5 décembre 2012 http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/12/04/01016-20121204ARTFIG00574-fille-de-dati-desseigne-un-riche-homme-d-affaires.php
Anonyme, «Dominique Desseigne refuse de se soumettre à un test de paternité» Le Monde, publié le 5 décembre 2012 et consulté le 5 décembre 2012 http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/12/05/fille-de-dati-la-justice-ordonne-un-test-de-paternite-que-refuse-desseigne_1800274_3224.html
Kahina (S), «Dominique Desseigne contraint à un test ADN», Paris Match, publié le 4 décembre 2012 et consulté le 5 décembre 2012 http://www.parismatch.com/People-Match/Politique/Actu/Rachida-Dati.-Dominique-Desseigne-contraint-a-un-test-ADN-450307/
Laguens (AS), Dati-Desseigne: il peut refuser le test de paternité imposé par le tribunal mais…», Le Nouvel Observateur, publié le 5 décembre 2012 et consulté le 6 décembre2012 http://leplus.nouvelobs.com/contribution/686901-dati-desseigne-il-peut-refuser-le-test-de-paternite-impose-par-le-tribunal-mais.html