Plus besoin de composer le 17 pour joindre la Police, désormais porter plainte sur Facebook est possible !
La Police nationale s’investit davantage sur les réseaux sociaux
La direction générale de la police nationale (DGPN) fait son entrée dans le monde du 2.0 par l’ouverture d’un compte sur Facebook et Twitter, dans le but de se rapprocher des français.
Désormais, il est possible de remplir une pré-plainte en ligne depuis la page Facebook de la police nationale, par le biais d’un nouvel onglet, afin de signaler un vol, une escroquerie ou encore une dégradation dans les cas ou l’identité de l’auteur n’est pas connue.
La direction générale de la police nationale vise deux objectifs. Tout d’abord, la DGPN souhaite faire gagner du temps, en évitant toute attente inutile dans les commissariats, à l’aide d’une pré- plainte déposée sur sa page Facebook. Cependant, il faudra toujours se déplacer au commissariat afin que la plainte soit confirmée. Ensuite, la DGPN souhaite voir son image s’améliorer auprès des citoyens.
Vers une réelle amélioration de l’image de la police ?
Si l’initiative semble louable, la direction générale de la police nationale risque de ne pas remplir ses objectifs. Les internautes ne mâchent pas leurs mots dans leurs commentaires sur la page Facebook de la police. Twitter en a fait également les frais.
Tout d’abord se pose le problème de la délation, qui dérange souvent. Avec l’application Pharos, il est désormais possible d’utiliser Facebook afin de signaler des contenus ou des comportements illicites que l’on aurait rencontré sur internet.
La police ne définit pas ce qu’elle entend par « contenu illicite ». L’internaute peut vite confondre la différence entre contenu illicite et contenu qui lui déplait.
Par conséquence la police sur Facebook pourrait rapidement se voir inonder de plaintes pour un oui ou pour un non. La page Facebook de la police a été conçue pour gagner du temps, mais à elle seule, cette page peut-elle réellement faire face au manque d’effectifs dans les commissariats de Police ? Finalement, on peut se demander quel sera le délai de traitement d’une plainte déposée préalablement sur cette plateforme ? Pourrait-elle alors dépendre du nombre de « j’aime », de tweets et de commentaires ?
Cette innovation risque de ce point de vue d’aboutir à l’effet inverse de celui que souhaitait obtenir la police de par son entrée sur les réseaux sociaux, à savoir améliorer son image.
Une présence accrue des pays européens sur les réseaux sociaux
«En Europe, les services de police nationaux s’intéressent de plus en plus aux activités en ligne » déclare Joe McNamee, défenseur des droits numériques en Europe, remarquant que l’on trouve de tout, du meilleur au pire concernant les différentes méthodes employées par ces services.
En Allemagne, les comptes du Ministère Fédéral de l’Intérieur montrent que la police allemande dispose d’un budget afin de surveiller les réseaux sociaux et les messageries en ligne, notamment des chats sur Facebook. En 2011, un outil d’écoute a servi à intercepter des appels Skype.
Aux Pays Bas, un commissariat de police virtuel a été créé par la police néerlandaise dans « Hotel Habbo », un réseau social en ligne ou les adolescents peuvent se rencontrer et discuter. C’est un bon exemple de ce que peut faire la police sur le réseau, car ce dernier a pour but d’aider les enfants tout en ayant une approche sympathique.
Autre exemple, toutefois plus sujet à controverse, l’initiative européenne « CleanIt ». Il s’agit d’un projet mis en place pour faire la chasse au terrorisme en ligne et qui, pour atteindre son objectif, prévoyait une surveillance susceptible d’entamer les libertés individuelles.
De plus en plus, les Gouvernements européens prennent conscience de l’importance du rôle que la police doit jouer sur les réseaux sociaux, afin de limiter des dérives toujours plus difficiles à appréhender, relativement à l’émergence de nouvelles technologies.
Sources:
BENCHEMAN F., « 22 V’la les flics sur Facebook », gqmagazine.fr, http://www.gqmagazine.fr/culture-web/ca-buzze/articles/22-v-la-les-flics-sur-facebook/17030,mis en ligne le 14 décembre 2012
INK R., « La police se lance sur les réseaux sociaux », franceinfo.fr, http://www.franceinfo.fr/high-tech/la-police-se-lance-sur-les-reseaux-sociaux-829615-2012-12-11, mis en ligne le mardi 11 décembre
ZANCHI J-S., « la police débarque sur Facebook », metrofrance.com, http://www.metrofrance.com/info/la-police-debarque-sur-facebook-et-s-equipe-de-cameras/mlll!7QHyVRAouWH2/, mis en ligne le 12 décembre 2012, mis à jour le 12 décembre 2012