Le verdict est sans appel, le droit n’est plus l’apanage de l’avocat. En effet depuis quelques années les start-up juridiques ont investi le terrain, devenant ainsi une véritable institution sur le marché.
Le phénomène n’est pas sans rappeler la nouvelle forme de concurrence apparue depuis la démocratisation d’Internet il y a quelques années. En effet les nouvelles plateformes juridiques seraient comparables à l’application Airbnb pour les agences immobilières, de part leur facilité d’accès et leur rapidité de traitement.
Les legal start-up : une concurrence redoutable sur le marché du droit
La question a été débattue lors de la conférence annuelle de l’incubateur du barreau de Paris le 25 octobre dernier, réunissant un panel important d’avocats, directeurs de legal start-up, et juristes de grandes sociétés étrangères. Il s’agit d’engager les discussions liées à la digitalisation du droit, plus précisément l’alignement des start-up juridiques sur les modèles étrangers.
Ce modèle n’est pas nouveau, aux Etats-Unis il existe depuis 2004, et fonctionne de la manière suivante : par une simple connexion, l’entreprise fournie un document juridique sans même l’intervention d’un avocat. Aujourd’hui la société américaine Legalzoom réalise un chiffre d’affaire environnant les 250 millions de dollars.
La fin du monopole pour les avocats ? Cette affirmation peut surprendre à première vue, en effet l’avenir de la profession ne semblait pas menacé. Mais c’était sans compter sur l’apparition de ces nouvelles firmes qui ont pour avantage au delà du coût attractif, de rendre plus accessible les procédures juridiques.
On parle d’une véritable « ubérisation des services juridiques. » Le concept est simple, populariser l’accès au droit. Certaines plateformes proposent mêmes des modèles de contrats à taux réduit, séduisant ainsi les entrepreneurs de PME dans la phase de création de leurs entreprises.
En effet les start-up juridiques sont nées d’une carence du système. Les frais des justiciables sont parfois tellement élevés, qu’ils renoncent par ce fait, à s’engager dans la machine du processus judiciaire. Ainsi la société Legalstart propose de créer une société par action simplifiée en moins de cinq minutes pour un coût dérisoire.
D’autres start-up se chargent de mettre en relation le client avec l’avocat. Quels services peuvent-ils offrir dans une matière aussi spécifique ? Il s’agit en réalité pour le client de rentrer lui même ses données, faciliter le travail de l’avocat en quelques sortes pour que celui-ci puisse se focaliser uniquement sur son activité de conseil.
L’avantage ? Cela permet avant tout de se concentrer sur la valeur ajoutée de l’avocat. Il faudrait revoir ainsi tous leurs business models et collaborer avec ces start -up selon Philipe Wagner co-fondateur de Captain Contrat.
La faille du système : Quid du secret professionnel ?
Néanmoins certaines règles déontologiques ont été rappelées par les avocats qui comptent bien faire obstacle à ces nouveaux acteurs.
Patrick Le Donne, ancien bâtonnier au barreau de Nice s’exprime à ce sujet « Les avocats ne doivent pas devenir des sous-traitants de sociétés commerciales imposant leurs méthodes et leurs tarifs. » Au delà du problème de qualité, il s’agit aussi de s’interroger sur le fonctionnement de ces plateformes. Etant donné l’ingérence de ses sociétés de part la collecte d’informations, le secret de confidentialité n’est pas automatiquement garantie.
La création d’une plateforme de consultation en ligne pour les avocats
Il s’agit de réagir face a l’emprise sur le marché des légal start-up. D’autant plus que les sociétés juridiques ne sont pas les seules à s’accaparer du marché. Récemment un adolescent français de dix-huit ans Louison Dumont a créer un avocat robot doté d’une intelligence artificielle qui pourra répondre aux besoins juridiques des entreprises.
En tout état de cause, l’avocat de part sa qualification de conseil et d’assistance ne pourra voir son activité totalement réduite. Mais la profession l’a bien compris si elle veut garder la maîtrise sur sa clientèle elle doit répondre aux nouveaux besoins des mutations technologiques.
SOURCES :
ANONYME, « Les avocats comptent lancer une plateforme de consultation en ligne », ageflactifs.com, mis en ligne le 02 février 2016, consulté le 20 février 2016, http://www.agefiactifs.com/hommes-et-metiers/article/les-avocats-comptent-lancer-une-plateforme-de-73085
ANONYME, « L’innovation juridique comme planche de salut », magazine-decideurs.com, mis en ligne le 15 octobre 2014, consulté le 20 février 2016, http://www.magazine-decideurs.com/news/l-innovation-juridique-comme-planche-de-salut