La fintech, véritable contraction des mots « finances » et « technologie » poursuit un objectif simple : créer des services financiers toujours plus performants à un coût de moins en moins élevé. D’abord apparue dans la Silicon Valley aux Etats-Unis suite à la crise financière ayant frappé le pays en 2007, la question s’est alors posée de proposer des services financiers plus accessibles pour les utilisateurs et à un coût moindre. Dans un environnement propice aux startups et aux entreprises engagées dans l’innovation, la fintech se présente alors comme une niche pouvant générer des revenus très importants. Le phénomène s’est étendu au monde entier puisque dès 2015, les entreprises les plus valorisées en termes de capital proposent des produits et des services permettant de faciliter le quotidien des utilisateurs. Les exemples les plus populaires sont sans doute Facebook, Snapchat ou encore la startup française BlaBlaCar. La fintech est également en constante progression comme en témoigne la sortie récente du service Orange Bank par Orange en octobre 2017.
La fintech se traduit par des services améliorant le quotidien des utilisateurs
L’environnement des entreprises en matière de nouvelles technologies et d’innovation pourrait se traduire à l’heure actuelle par des acteurs incontournables : les startups. Ces sociétés innovantes à très fort potentiel de croissance économique sont généralement à la recherche d’importantes levées de fonds d’investissement et de spéculations financières. Elles s’insèrent généralement sur plusieurs fronts : le développement d’un produit innovant, un marché innovant tel que la fintech ou encore l’économie numérique. Les startups trouvent leur financement de plusieurs sources telles que les capitaux-risques (investissement préconisé pour les sociétés qui ne sont pas encore cotées), les business angels (une personne influente et fortunée décide d’investir massivement dans une société lorsqu’elle y décèle un fort potentiel) ou encore les fonds communs de placement. Les startups, bien qu’elles puissent connaitre une croissance économique très rapide, connaissent néanmoins un risque d’échec plus important que les autres types de sociétés. En d’autres termes, soit le succès est important, soit l’échec est rapide.
En définitive, comment se traduit la fintech en termes de services ? La fintech résulte de la volonté de fournir des services financiers plus efficaces et moins chers. Ce marché est apparu suite à la crise financière de 2007 aux Etats-Unis, cependant c’est en 2015 que la fintech est devenue grand public. L’année 2015 a notamment été marquée par une explosion de la somme investie dans les startups et les entreprises innovantes du marché de la fintech (47 milliards de dollars investis pour 2015).
Plusieurs catégories de services se distinguent sur le marché de la fintech :
- Le B2C (business-to-consumer) : les services B2C s’adressent généralement au grand public. Les relations contractuelles lient l’entreprise (business) directement avec le consommateur (consumer). Les applications les plus concrètes de ces services sont par exemple le crowdfunding ou financement participatif (exemple : Leetchi, LePotCommun), les néobanques ou banques 100% digitales proposant des cartes de paiement à bas coût (exemple : Morning, Compte Nickel) ou encore les applications facilitant le paiement (exemple : Lydia). Ces services ont pour vocation de s’adresser au plus grand nombre et de fournir un service plus simple d’accès et moins cher.
- Le B2B (business-to-business) : Il s’agit de services proposés aux professionnels, les relations contractuelles étant liées entre une entreprise prestataire et une entreprise cliente. Les applications de ce type de services concernent principalement le transfert de devises ou encore l’affacturage.
- Le B2B2C (business-to-business-to-consumer) : ce type de service met en relation des porteurs de projets, des créateurs, des PME ou des commerçants avec des investisseurs, des particuliers ou des professionnels. Les services B2B2C font intervenir des relations en deux temps, d’une part la relation entre professionnels (business-to-business) et d’autre part la relation entre le professionnel et le consommateur (business-to-consumer). Les services B2B2C trouvent application principalement dans le crowdfunding en dons avec ou sans récompense (exemple : KissKissBankBank), dans le crowdlending (prêt aux PME) et le crowdequity ou financement au capital (exemple : Sowefund).
- L’InsurTech : il s’agit principalement de services dédiés à l’assurance (insurance en anglais) des particuliers. Les applications de ce type de services résident principalement dans les comparateurs en ligne de services d’assurance (exemple : Fluo) ou encore dans les assurances collaboratives (exemple: Inspeer, Otherwise).
- La RegTech: Les entreprises de ce secteur proposent des solutions aux sociétés pour répondre aux contraintes réglementaires et de conformité des acteurs bancaires principalement.
La fintech trouve ses principales applications dans les catégories précitées, cependant il faut nuancer l’enthousiasme que peuvent générer ces services pour les utilisateurs avec les contraintes réglementaires que posent les professions de banque et d’assurance. En outre, si la fintech poursuit l’objectif de fournir des services financiers plus efficaces et moins chers, le concept de la blockchain y trouve finalement un environnement propice à son développement.
La fintech, milieu propice au développement de la blockchain
Avant de discuter sur le caractère propice de la fintech au développement de la blockchain, il est nécessaire de se pencher sur le concept-même de blockchain. De quoi s’agit-il ? La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée et fonctionnant sans organe central de contrôle. En d’autres termes il s’agit d’une base de données dont les informations sont envoyées par les utilisateurs, vérifiées et groupées à intervalles de temps réguliers (blocs). Les blocs sont liés et sécurisés grâce à l’utilisation de la cryptographie, cela permet de constituer une chaîne. Tous les blocs de la chaîne sont accessibles et vérifiables par les utilisateurs y ayant accès. Il s’agit en réalité d’un véritable registre distribué et sécurisé de toutes les transactions effectuées depuis le démarrage de la chaine initiale. La blockchain pourrait donc être comparable à un livre comptable public, anonyme et infalsifiable puisque chaque utilisateur peut la consulter et y contribuer librement et gratuitement sans que celle-ci ne soit falsifiable et destructible.
En conséquence la fintech serait-elle un milieu propice au développement de la blockchain ? Précédemment il a été établi que la fintech pouvait se traduire par la volonté de développer des services financiers plus efficaces et moins chers. La blockchain poursuit également ces objectifs. En étant libre, gratuite et accessible elle permet aux utilisateurs de bénéficier de services très facilement. Le caractère très sécurisé de la blockchain permet également de réaliser des transactions de manière systématique à l’instar des smart contracts ou encore de payer à l’aide de cryptomonnaies (exemple : le Bitcoin, l’Ethereum), propres à la blockchain.
C’est sur le marché de la fintech et en appliquant les principes de la blockchain que se sont développés des produits et services à destination des entreprises et des consommateurs. La startup française Ledger a par exemple développé un dispositif permettant de se connecter à une plateforme sécurisée qui est destinée à l’achat, à la vente et au transfert de cryptomonnaies. Outre la possibilité d’accéder à la plateforme d’échange de cryptomonnaies, le dispositif développé par Ledger constitue un véritable coffre-fort numérique dont l’utilisation est comparable à celle d’une clé USB. C’est par conséquent un exemple concret de l’union entre la fintech et le concept de la blockchain. Bien que la fintech ne concerne principalement que le développement de services financiers, avec l’intégration du concept de la blockchain dans l’innovation c’est aujourd’hui un marché qui touche celui des produits.
Par ailleurs il est nécessaire de pondérer les bienfaits de la blockchain puisque dans son fonctionnement-même, il n’y a pas d’organe central de contrôle et chaque utilisateur peut consulter librement l’historique des transactions. Les monnaies et les échanges de devises répondent aux exigences de l’Autorité des Marchés Financiers et des banques centrales or les cryptomonnaies utilisant le concept de la blockchain ne sont pas encore régulées par ces organes. Bien que la blockchain soit un dispositif sécurisé et sécurisant les transactions financières, il reste néanmoins nécessaire de garder la plus grande prudence à l’égard des cryptomonnaies.
Sources :
CUNY (D.), “C’est quoi une fintech ?”, Site web du journal La Tribune, publié le 7 avril 2017, consulté le 15 janvier 2018, https://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/c-est-quoi-une-fintech-680118.html
DUGIT (F.), “Orange Bank, ses points forts, ses faiblesses”, Site web du journal Le Parisien, publié le 7 novembre 2017, consulté le 10 janvier 2018, http://www.leparisien.fr/economie/orange-bank-ses-points-forts-ses-faiblesses-02-11-2017-7368051.php
Plateforme de présentation du concept et de la technologie blockchain, Blockchain.com, traduit de l’anglais