La 5G pourrait avoir un impact considérable dans la sphère technique et surtout, dans le développement économique et social de l’Union européenne en offrant un débit dix fois plus élevé que la 4G.
Les opérateurs avaient jusqu’au mardi 25 février 12h00 pour déposer leur candidature pour l’utilisation des fréquences dans la bande 3,4 – 3,8 GHz en vue d’établir et d’exploiter une réseau radioélectrique mobile ouvert au public.
Sans surprise, Bouygues Telecom, Free mobile, Orange et SFR sont les quatre opérateurs candidats.
L’harmonisation du spectre
Les antennes 5G pourront utiliser trois bandes de fréquences, aux propriétés physiques différentes avec l’utilisation à la fois des fréquences basses, des fréquences hautes et pour la première fois dans des réseaux grand public, des fréquences très hautes, dites millimétriques.
Tout d’abord, la bande 700 Mhz, attribuée aux opérateurs depuis fin 2015, est pleinement disponible depuis mi 2019. Puis, la bande 3,4 – 3,8 Ghz, bande cœur de la 5G, qui offre un compris idéal entre couverture et débit. Pour finir, la bande milimétrique 26 Ghz avec des fréquences très élevées, elle permettra des débits très importants dans des cellules plus petites.
L’attribution des fréquences
Les objectifs de l’attribution de la 5G s’inscrivent autour de quatre axes principaux :
- L’aménagement du territoire à savoir le développement des services 5G à l’ensemble du territoire,
- la concurrence en permettant à au moins quatre opérateurs de fournir les services 5G,
- l’innovation et les services pour les verticales c’est-à-dire la fourniture des services en prenant en compte leur besoin et peu importe leur localisation,
- les recettes avec un prix de réserve de 2,16 milliards d’euros pour l’ensemble des fréquences attribuées
Quant aux modalités d’attribution, deux types de contreparties sont prévues pour chaque opérateur :
- Un bloc de fréquences de 50 Mhz pour 350 millions €
- Un ou plusieurs blocs de fréquences de 10 Mhz mis sur enchère pour 70 millions €
Sachant que chaque opérateur peut acquérir au maximum 100 Mhz.
Ainsi, des obligations pour tous les opérateurs seront imposées avec :
Le déploiement de la 5G en bande 3,4 – 3,8 Ghz pour 3 000 sites en 2022, 8 000 sites en 2024 et 10 500 sites en 2025.
- Une généralisation de la 5G par un accroissement des débits : dès 2022, au moins 75% des sites devront bénéficier d’un débit au moins égal à 240 Mbit/s
- La couverture d’axe routiers : axes de transport comportant deux grands jalons : 2025 avec une couverture des axes de type autoroutier (16 642 km) et 2027, une couverture routes principales
- Des offres de services différenciés ouvrant la voie à des usages innovants dans de nombreuses économies
- La compatibilité avec IPv6 avec les réseaux mobiles compatibles
Des engagements optionnels pour au maximum 4 candidats qui pourront obtenir des blocs de fréquences de 50MHz :
- La 5G devra être au service de la compétitivité des autres secteurs de l’économie français
- La couverture à l’intérieur des bâtiments
- Des offres d’accès fixe sur le réseau mobile
- Le renforcement de la transparence des opérateurs, à la fois sur leurs prévisions du déploiement et sur leurs pannes
- L’innovation et la concurrence
Les fréquences sont attribuées pour une période de 15 ans. Cette durée sera prolongée de 5 années en cas d’accord du titulaire sur les conditions de cette prolongation.
Les enjeux de l’attribution des fréquences
La 5G vise principalement l’internet mobile à très haut débit mais ambitionne de s’adresser aux marchés dits verticaux.
Il s’agit, premièrement, des véhicules connectés. En effet, la 5G permettrait l’apport de la connectivité Internet aux véhicules, dans le but de participer au divertissement des passagers, l’accès à des informations pour fournir une aide à la conduite afin de réduire les accidents et d’améliorer la fluidité du trafic et enfin, de rendre les véhicules autonomes grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle.
Puis, l’industrie du futur avec l’apparition de nouvelles technologiques avec de nouveaux services comme par exemple l’Internet des objets, le cloud ou encore le big data.
Pour finir, la 5G jouera un rôle déterminant concernant l’émergence des villes intelligentes avec des besoins au niveau des transports publics, de l’environnement, de la gestion des bâtiments et de la consommation énergétique avec le suivi et la gestion de flux d’électricité, de gaz ou de l’eau. En effet, bien qu’elle puisse conduire à la fabrication de nouveaux équipements numériques, les usages de la 5G vont permettre, alors, de réduire les dépenses énergétiques dans d’autres secteurs.
Le corps médical pourra bénéficier, également, des avantages de la 5G avec la médecine et la chirurgie assistée à distance.
Les prochaines étapes de la procédure
L’ARCEP doit instruire les dossiers pour s’assurer de leur conformité et arrêtera la liste des candidats qualifiées pour l’attribution des blocs de 50 MHz.
Puis l’autorité publiera les résultats de la phase d’attribution et la liste des candidats admis à participer aux enchères.
Enfin, les fréquences encore disponibles feront l’objet d’enchères en avril afin que les autorisations puissent être délivrées en juin 2020.
Concernant le prix des forfaits 5G, les opérateurs seront libres de fixer leurs prix. Il est alors envisageable que les forfaits soient plus chers que ceux de la 4G. L’ARCEP souligne néanmoins que le prix des abonnements de la France est l’un des plus bas d’Europe.
Toutefois, pour profiter de la 5G, les utilisateurs devront probablement changer leur téléphone mobile. En effet, bien que certaines marques, hormis notamment Apple, proposent déjà des téléphones compatibles, la majorité des français n’en sont pas encore équipés.
Sources :
- Arrêté du 30 décembre 2019 relatif aux modalités et aux conditions d’attribution d’autorisations d’utilisation de fréquences dans la bande 3,5 GHz en France métropolitaine pour établir et exploiter un système mobile terrestre, legifrance.gouv.fr
- ARCEP, Décision n° 2019-1386 de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse en date du 21 novembre 2019 proposant au ministre chargé des communications électroniques les modalités et les conditions d’attribution d’autorisations d’utilisation de fréquences dans la bande 3,4 – 3,8 GHz en France métropolitaine pour établir et exploiter un réseau radioélectrique mobile ouvert au public, 21 novembre 2019, arcep.fr
- ARCEP, communiqué de presse, 31 décembre 2019, Attributions des fréquences de la bande 3,4 – 3,8 GHz : L’Arcep invite les acteurs souhaitant se porter candidat à déposer un dossier de candidature, arcep.fr
- ARCEP, communiqué de presse, 26 février 2020, Les sociétés Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR ont déposé un dossier de candidature à l’Arcep pour l’attribution des fréquences de la bande 3,4 – 3,8 GHz en France métropolitaine, arcep.fr
- Parlons5G : Toutes vos questions sur la 5G, 26 février 2020, arcep.fr