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Coup de colère des exploitants de salle de cinéma contre la décision des studios Warner Bros

Publié par Jaffres Sandra le 30 décembre 2020 dans Cinéma: Actualités, Internet / Numérique : Actualités, Notes d'actualité, Télévision: Actualités | Consulté 174 Fois

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Le combat tant attendu des grands diffuseurs de film a enfin commencé, préparez votre bol de popcorn, le programme va être plein de rebondissements.

Ce jeudi 3 décembre, les studios Warner Bros ont déclaré que tous les films prévus pour 2021 seront diffusés sur la plateforme de streaming HBO Max et en salle de cinéma.

Coup de massue pour les exploitants de salle aux États-Unis. Ce sont donc 17 longs-métrages et des blockbusters tant attendus comme « Dune » et « Matrix 4 » qui seront disponibles simultanément en salle et en streaming pendant 1 mois. 

Une décision en réaction à la crise sanitaire

Cette année fut tumultueuse pour les salles de cinéma, ces dernières ont dû faire face à des vagues successives de fermeture et d’ouverture avec pour conséquence des blockbusters repoussés, un chiffre d’affaires en décroissance et une montée en puissance des plateformes de streaming (79% du marché sur le premier trimestre 2020[1]). Le dernier volet de la série James bond a été repoussé en avril 2021, quant au film Mulan initialement prévu en salle, a finalement été diffusé uniquement sur Disney +.

 

« Clairement, WarnerMedia a l’intention de sacrifier une portion considérable de la rentabilité de son studio de films, et celles de ses partenaires dans la production et les réalisateurs de films, pour financer sa start-up HBO Max » a protesté le patron d’AMC voulant contre-attaquer économiquement afin que le studio renonce à sa décision, privant ces films de toute sortie dans les plus grandes salles de cinéma à l’instar de l’attaque d’Universal Pictures pour le film « Les Trolls 2 ».

 

« Tenet », le dernier retour en arrière des exploitants de cinéma ?

« Tenet » fut le premier blockbuster à sortir en salle suite à la première vague de la crise sanitaire mondiale. Un budget de 200 millions, un producteur de renommée mondiale pour une rentabilité chiffrée à 400 millions de dollars. Néanmoins, 1 mois après sa sortie le constat était présent, les 300 millions ont été à peine atteints avec une consommation en Amérique du Nord à seulement 15% des recettes contre 40% normalement. Les capacités d’accueil étaient insuffisantes pour assurer aux consommateurs des conditions et créneaux d’horaires optimales de visualisation.

Le Patron de Sony Pictures Entertainment, Tony Vinciquerra a notamment affirmé qu’il ne ferait pas « l’erreur de lancer sur le marché un film très coûteux à 200 millions de dollars, à moins que les cinémas soient ouverts et disposent d’une capacité d’accueil significative ».

De plus, ces dernières années la consommation du cinéma a changé : les consommateurs privilégient les plateformes de VOD qui ont l’avantage d’avoir un catalogue étoffé notamment lorsqu’on cumule plusieurs abonnements (OCS, Netflix, Disney+, Amazon prime), le tout pour un coup souvent dérisoire par visualisation (en moyenne une personne regarde environ 6 films par mois pour un abonnement à 10 euros soit à peu près 2 € par film contre 12 euros en salle de cinéma). De plus, le confort d’un canapé est souvent plus apprécié qu’un siège de cinéma.  Ainsi, dans un objectif économique, il était nécessaire pour les Studios Warner Bros de rivaliser avec les autres géants de la VOD en prenant en compte la réalité du cinéma d’aujourd’hui mais surtout de demain.

En dehors de l’expérience cinématographique que les spectateurs recherchent dans ces salles obscures, ces derniers bénéficiaient d’une fenêtre de diffusion exclusive pour les productions hollywoodiennes. Pendant 90 jours, l’exploitation de nouveaux films par les plateformes de VOD était encadrée par des accords interprofessionnels (studios et salles) même si ce délai fut réduit à 17 jours entre le studio Universal et AMC.

Cette décision, du moins en Amérique va potentiellement conduire à une nouvelle crise encore plus catastrophique que celle qu’ils ont subi tout le long de cette année (69% des petites et moyennes salles de cinéma auraient été contraintes de déposer le bilan ou de fermer définitivement sans l’aide fédérale). D’autant plus que les spectateurs ne vont pas forcément vouloir rester dans un lieu clos par peur de propagation du virus.

Une crise mondiale du cinéma ?

En France comme dans les autres États européens, en principe la crise devrait potentiellement être moindre puisqu’une loi existe pour protéger les exploitants de salle obscure qui est « la chronologie des médias ». Même si le CNC a admis une dérogation exceptionnelle pendant le confinement afin de rendre accessibles ces œuvres cinématographiques, leur permettant une diffusion en VOD sans attendre la réouverture des salles. C’est dans cette logique que Mulan a pu être visualisé librement sur la plateforme Disney + en France. Dans tous les cas, il peut être intéressant de se demander si cette loi va être suffisante pour « sauver » les salles obscures.

La chronologie des médias est une loi prévue dans la directive dite « télévision sans frontières » du 3 octobre 1989, laquelle énonce l’ordre et le délai à respecter pour pouvoir exploiter une œuvre cinématographique suivant la plateforme d’exploitation (télévision, vod gratuite ou payante, vente de support etc). Il est tout simplement impossible de rendre simultanée la sortie d’un film à la fois en salle et en VOD par abonnement. Ces derniers doivent respecter un délai compris entre 34 et 36 mois suivant la sortie en salle.

En l’occurrence, la décision des studios Warner Bros ne devrait s’appliquer qu’aux États-Unis, le service entier d’HBO max n’étant pas disponible dans les autres pays. Malgré tout, le cinéma n’est peut-être pas forcément sauvé en Europe du fait de plusieurs raisons :

 

  • Les films se retrouveront encore plus rapidement sur des plateformes de téléchargement illégal en meilleure qualité : sans qu’il soit nécessairement besoin de passer par le hack des données, un enregistreur de son et d’écran suffiront pour dupliquer le film sans les bruits ambiants qui peuvent se retrouver sur les enregistrements effectués en salle.

 

  • L’utilisation de VPN soit d’un réseau virtuel privé permettant de naviguer à moindre cout sur l’internet Japonais, Russe ou Américain tout en restant à Paris.

 

La crise des exploitants de salle de cinéma est sans nul doute déjà en marche…

 

Source: 

  • CNC, «Statistique,Baromètre de la vidéo à la demande (VàD/VàDA)», mars 2020
  • GOUTY (F.), «WW84, Dune, Matrix 4, etc : tous sortiront simultanément au cinéma et sur HBO Max», journaldugeek.com 4 décembre 2020
  • GAETAN, «Les cinémas déclarent la guerre au groupe Warner Bros (Dune, Matrix 4, The suicide quad, the conjurant, Godzilla Vs. Kong)», Hitek.fr, 5 décembre 2020
  • MAILLÉ (P.), «Cinéma : bientôt des sorties simultanées en salles et en ligne ?», usbeketrica.com, 22 mai 2020
  • Directive «télévision sans frontières” du 3 octobre 1989», eur-lex.europa.eu
Publié dans Cinéma: Actualités, Internet / Numérique : Actualités, Notes d'actualité, Télévision: Actualités | Tag(s) : cinéma, CNC, crise de l'industrie cinématographique, Crise sanitaire, Exploitants de salles de cinéma, hbo, Plateforme SVOD

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