LA BONNE SANTE DU CINEMA FRANCAIS

N’en déplaise aux observateurs les moins chauvins, le cinéma français se porte plutôt bien, en ce début de IIIème millénaire. Il ne s’agit pas d’un constat exsangue de toute réalité chiffrée. Cet état des lieux s’appuie sur deux phénomènes majeurs : la part des films français dans le total des entrées en France en 2006 demeure à un niveau élevé dans un contexte d’augmentation de la fréquentation des salles. L’exportation des films français en 2005, en augmentation également, témoigne, plus généralement, de l’attractivité de la culture française.

En effet, le cinéma français s’oriente vers une année record en ce qui concerne la part des productions françaises dans le nombre d’entrée sur la période janvier à octobre 2006. Grâce à des réalisations telles « les bronzés 3 », « camping », « indigènes », ou encore « prête moi ta main », le cinéma français recueille 43.7 % des 151 millions d’entrées en salle ; il nous faut remonter à 2001 pour retrouver un score dépassant les 40 %.
En outre, cette performance est susceptible d’être améliorée par la fin d’année, riche en films français d’auteur ou à grand spectacle, telle la dernière réalisation de Luc Besson faisant l’objet d’une production et d’une promotion dignes des plus grands studios américains, comme nous l’a exposé Maïlise Bonneau dans son article du 23 octobre 2006.

Cet engouement pour les productions françaises s’accompagne d’autre part, d’une augmentation de la fréquentation des salles obscures de 10,5% pour la même période, pourcentage encourageant compte tenu de certains éléments concurrentiels tels la Coupe du monde, la stagnation du prix – exorbitant – des billets et la prolifération des plates formes de peer 2 peer.
D’après une étude effectuée par le CNC (Centre National de Cinématographie), on estime que l’année 2006 pourrait se clôturer avec une fréquentation totale de 189 millions de spectateurs, ce qui constituerait le deuxième meilleur score de ces vingt-trois dernières années (après l’année 2004 qui vit 195 million de spectateurs).
Un public au rendez-vous, susceptible d’assister tant à la projection de films d’auteur, que de réalisations pour le grand public, est certainement l’élément central de la diversité de la création cinématographique hexagonale. L’industrie y afférent ne peut que se réjouir d’une telle capacité à l’éclectisme, dont le caractère élitiste est résolument démodé.

D’autre part, et même s’il n’est pas sous l’angle de l’année 2006 proprement dite, la bonne tenue du cinéma français se traduit aussi par ses exportations. En ce sens, le CNC publie son édition 2005 des principaux résultats des exportations françaises de films cinématographiques.
L’année 2005 a généré pour les exportations de films français 153,2 millions d’euros soit 8,4 % de plus qu’en 2004.
Selon le CNC, dans sa Lettre de septembre 2006, plusieurs éléments ont contribué à ce phénomène : la baisse du niveau des prix de vente, une plus forte sélectivité dans l’achat, une réelle concurrence des films nationaux sur un nombre croissant de marchés ont conféré aux productions nationales, malgré la force de l’euro face au dollar, une bonne compétitivité.

Les principaux clients des exportateurs français sont les mêmes qu’en 2004. Le trio Allemagne, Italie Japon totalise 35,8 % des exportations avec en tête l’Italie (23,1 millions d’euro) qui détrône l’Allemagne troisième du classement (13,7 millions avec une baisse de 38% par rapport à 2004). Le Japon est deuxième et rapporte 17,9 millions d’euros au cinéma français. En ce qui concerne la zone Etats-Unis et Canada anglophone, elle reste cinquième des recettes d’exportation mais augmente fortement, de près de 39 %.

Au niveau de la répartition géographique des exportations, l’Europe occidentale se place encore une fois en tête de gondole avec 51,3 % des recettes générées, soit 78,6 millions d’euros.
L’Amérique du Nord se place en deuxième position (18,8 %), devançant l’Asie qui rapporte 14,8 % (le Japon étant à la source de la majorité des profits de cette région avec 79,1 % des recettes). Viens ensuite l’Europe de l’Est avec 8% (en baisse par de 11,5 % par rapport à l’année 2005), puis l’Amérique latine, le Moyen Orient, l’Océanie, l’Afrique (dans des pourcentages ne dépassant les 2%).

Sources : http://www.larep.com
La lettre du CNC septembre 2006

Benjamin REIX