Après « SOS Le Caire, nid d’espion », Michel Hazanavicius signe « The Artist », un film muet en noir et blanc sur l’arrivée du cinéma parlant. Jean Dujardin (Georges Valentin), superstar du muet et Bérénice Béjo (Peppy Miller), actrice montante du cinéma parlant y tiennent les deux rôles principaux.
Synopsis
Pandora, 2154?
Non, Hollywood, 1927.
« The Artist » est à contre-courant. A l’heure de l’explosion de la 3D au cinéma, des effets spéciaux fracassants et des scénarios imaginant notre futur, Michel Hazanavicius peut valablement être considéré comme un « original ». Et parfois, l’originalité paye…
L’histoire se déroule durant l’âge d’or de Hollywood, lorsque ce quartier nord-ouest de Los Angeles connaît sa plus grande révolution : l’arrivée du cinéma parlant.
Georges Valentin, ancienne vedette du cinéma muet, sombre dans la misère et l’alcoolisme. Peppy Miller, jeune débutante va, quant à elle, profiter de l’innovation pour se faire un nom et connaître la célébrité. Ce film raconte l’histoire de leur rencontre et de leurs destins croisés.
Plus qu’un tournant, une révolution
Le 28 décembre 1895, à Paris, est effectuée la première projection publique du cinématographe. «L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat » des frères Lumière entre dans l’histoire pour devenir aujourd’hui le plus ancien film au monde.
A partir de 1905, le cinéma n’est plus le fruit d’ « inventeurs fous » mais devient une véritable industrie revendiquant le statut de « septième art ». Après une période faste due à la guerre entre 1914 et 1918, on entre dans une période d’épanouissement en 1919 avec les longs métrages de Charlie Chaplin, Buster Keaton ou Harold Lloyd. Hollywood voit naître l’âge d’or du cinéma muet.
C’est la firme des frères Warner qui se lancera la première dans le film parlant avec « Don Juan » où, en fait, une simple musique est ajoutée à l’image. A l’instar de ce que vit Georges Valentin dans « The Artist », l’arrivée du parlant s’avérera fatale pour une grande part des acteurs muets. Le jeu muet substituant la parole aux gestes, nombre d’entre eux se sont retrouvés perplexes lorsque le son s’est ajouté aux images.
Un hommage amoureux au cinéma muet
Par références, emprunts ou simples citations, « The Artist » rend hommage aux Années folles. Alors que Jean Dujardin avoue « avoir fait les poches de Gene Kelly », Bérénice Béjo a confessé s’être inspirée de l’élégance de Greta Garbo.
Durant la conception du film, Hazanavicius et Dujardin ont visionné plusieurs classiques du muet, s’inspirant ainsi des plus grands : King Vidor, F.W. Murnau ou Douglas Fairbanks.
Les réalisateurs ont voulu cependant éviter toute référence à l’aspect burlesque du muet, leur permettant ainsi de ne pas tomber dans le pastiche ou la banale imitation.
L’heure des récompenses
« Même si socialement L’Artiste n’est pas vraiment dans la ligne, ce film a une gueule de Cannes. Il a sa place ici. » Dujardin n’avait pas tort puisque le prix d’interprétation masculine du 64ième Festival de Cannes lui a été attribué. Harvey Weinstein, qui distribuera le film dans de nombreux pays dont les États-unis, a décidé de l’emmener dans la course aux nominations pour les Oscars[1]. Le film pourra, en effet, prétendre à toutes les nominations sans se préoccuper de la barrière de la langue.
Sources :
http://tempsreel.nouvelobs.com/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal
[1] Propos tenus par le producteur du film, Thomas Langmann