A l’heure où les études annoncent une hausse de l’obésité en France due à une nourriture trop riche en sucre ou en graisse et à un manque d’activités physiques, l’Assemblée Nationale puis le Sénat ont adopté, fin novembre 2005, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale un article sur la publicité alimentaire.
Le décret d’application entrera vraisemblablement en vigueur au début de l’année 2006 en fixant la formulation, la taille et l’emploi des mentions sanitaires. Quatre messages sanitaires sont ainsi imposés par la loi et devront être utilisés à parts égales au sein d’un même écran publicitaire : « Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour » ; « Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière » ; « Pour votre santé, ne mangez pas trop gras, pas trop sucré, pas trop salé » ; « Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas ». Les annonceurs pourront toutefois s’affranchir de ces obligations en payant une taxe à l’Institut National de Prévention et d’Education de la Santé (INPES) de 1,5% de leurs dépenses publicitaires ou promotionnelles.
Ce nouvel article vise principalement l’ensemble des médias (télévision, radio, presse, cinéma, Internet, affichage) mais aussi les actions hors médias et les oblige à « diffuser une information sanitaire pour les messages publicitaires en faveur des boissons avec ajout de sucre, de sel ou d’édulcorant de synthèse ou des produits alimentaires manufacturés ».
Tout ceci est cependant fortement critiqué par les industriels, les professionnels de la santé et les associations de consommateurs. Cet article leur semble en effet inefficace et inapte à modifier les comportements alimentaires des français puisque selon eux, les informations qui accompagnent les publicités ne permettent pas un discours sanitaire clair et performant.
A la télévision par exemple, la mention sanitaire pourra soit être présentée sur un panneau présent à la fin du message publicitaire, soit être incluse dans un bandeau défilant et couvrant 7% de la taille de l’image pendant toute la durée du spot. La radio, quant à elle, devra diffuser le message sanitaire à la fin du spot publicitaire.
Les premiers tests de films réalisés montrent que cela ne fonctionnera pas, il est en effet impossible ou du moins difficile de communiquer deux types d’informations simultanément dans un même spot.
Source : lefigaro.fr (26 novembre et 05 décembre 2005)
Laurie MOUNE