LE DROIT DU TRAVAIL FACE A LA TELEREALITE

Depuis quelques années la téléréalité est devenue un programme phare pour de nombreuses chaînes, offrant ainsi à leurs participants fastes et paillettes, ou le charme inhospitalier de notre dame nature.

La notoriété escomptée par ce genre d’émissions a générée un engouement exceptionnel auprès du public. En effet, de nombreuses personnes rêvent de faire partie d’une telle émission alors lorsqu’on fait partie des élus, on suit toutes les instructions qui nous sont données sans tergiverser.

Les prud’hommes de Paris ont rendues une décision en ce domaine très intéressante, le 30 novembre et ce en requalifiant le contrat de certains candidats de l’île de la tentation en contrat à durée déterminée conférant ainsi à leurs signataires les prérogatives de la législation sociale. Il s’agit d’une convention où une personne physique met son activité à la disposition d’une autre personne contre une rémunération, en précisant qu’il y a aussi un lien de subordination entre le candidat et le producteur. Cette décision permettrait aux participants de faire prévaloir les droits relatifs au code du travail, comme le paiement d’indemnités de licenciement….

La boite de production de l’émission Glem a avancé qu’il ne s’agissait pas à proprement parlé d’un travail puisqu’ils prenaient du plaisir, à cet argument les juges répondirent que travail et plaisir n’étaient pas exclusifs.

Cette décision déstabilise les fondements de la téléréalité qui n’est autre que de mettre en lumière la sincérité des candidats dans un cadre artificiel, et révèle qu’il ne s’agit que d’une mise en scène ; ouvrant ainsi la boite de pandore, tous les ex candidats pourront ester en justice en se fondant sur cette décision.

Source : Le Figaro

Sounia ROUABHIA