La co-production entre les états de l’Union Européenne, ou encore la multiplications des événements culturels et cinématographiques entre pays de l’Union, s’inscrivent dans une politique commune engagée par les Etats membres de l’Union Européenne, pour favoriser et développer la diversité culturelle.
« Les rencontres franco-espagnoles du cinéma » organisées à Paris par Unifrance(Organisation ayant en charge de promouvoir le cinéma français dans le monde) et l’ICAA(Organisation espagnole, Instituto de la Cinematografia y de las Artes Audiovisuales) en sont une illustration .Ces rencontres ont été l’occasion de présenter le bilan, pour l’année 2005, de l’exportation et de la distribution des films français en Espagne. 47 films (dont 9 dans le cadre d’une coproduction franco-espagnole) ont été distribués contre 35 en 2004. Cela dit, malgré l’augmentation du nombre de films exportés en 2005, les représentants espagnols n’ont pas manqué rappeler que les films français étaient peu rentables pour le réseau de distribution espagnol. Enrique Gonzales Macho (Alta films) a proposé de modifier en profondeur les modes de commercialisation des productions cinématographiques françaises et ce, en tenant davantage compte des réalités économiques, ainsi que des intérêts des différents acteurs du circuit de distribution cinématographique. Pour Enrique Gonzales Macho, le succès d’un film français en Espagne tiens à la façon dont celui-ci est commercialisé, notamment au moment de la promotion du film auprès du public. En d’autres termes, le succès d’un produit tient moins à ses qualités qu’à la façon dont il est vendu. Aucune industrie, même le cinéma, ne doit faire l’impasse sur les fondamentaux du marketing…
Un autre intervenant, lui aussi distributeur en Espagne, a, pour sa part, reproché au cinéma français de ne pas suffisamment tenir compte des exigences et des spécificités du marché espagnol. En effet, pour Andrés Martin de Vertigo, si le public espagnol appréciait encore il y a quelques années les ‘’films d’auteur’’ français -ou encore les comédies-, ses goûts ont évolué. Aujourd’hui selon Andrés Martin de Vertigo « Les gens veulent de l’entertainment. Le cinéma français est considéré comme d’auteur, voire difficile ». De l’autre côté des Pyrénées, le cinéma français est, critiqué pour les mêmes qualités qui faisaient auparavant sa réputation…
Pour concilier les exigences d’une industrie cinématographique qui cherche le succès sans vouloir y sacrifier sa singularité avec celles du public dont les goûts sont en constante évolution, la France, et ses partenaires européens, ont engagé une politique de co-production. De nombreux projets sont en cours. Ils permettront peut-être, à moyen terme, d’inverser la tendance qui est à l’américanisation du cinéma.
Source : Revue Ecran Total, hebdomadaire de tous les professionnels de l’audiovisuel, n°594.
Jeanne GILLES