Monsieur De Carolis, président de France Télévisions, a reçu le rapport de l’audit interne qu’il avait commandé à son arrivée à la présidence du groupe : ont été constatées notamment d’une part une « baisse continuelle » de l’audience, le groupe passant de 40,7% de parts de marché à 37,9% et d’autre part, l’augmentation du coût des programmes. Toutefois, reste à savoir que ces remarques ont pu être notées sur toutes les chaînes.
Mais face à cet état des lieux Monsieur De Carolis s’est engagé à poursuivre la politique déjà entamée par son prédécesseur, Monsieur Marc Tessier. En effet, France télévisions engagera au cours de l’année 2006, 71,5 millions d’euros dans les documentaires de première partie de soirée soit une hausse de 11% par rapport à l’an passé. Les producteurs de documentaires peuvent d’ores et déjà se réjouir.
France Télévisions diffusera 5 000 heures de documentaires sur ses quatre chaînes, documentaires qui seront répartis par genre. Les sujets de société ainsi que les sujets culturels seront abordés sur France 3. France 2 diffusera des documentaires relatifs à l’Histoire ou bien à la science comme nous avons déjà pu le constater en ce début d’année avec la diffusion du documentaire de Nils Tavernier sur les mystères de la naissance. France 4 consacrera ses documentaires aux spectacles vivants.
Reste savoir que toujours en réponse à l’audit interne, le PDG du groupe a également fait savoir lors de la présentation de ses vœux au personnel, qu’il souhaitait augmenter les ressources publicitaires.
En effet, il faut savoir que le financement de l’audiovisuel public est issu de trois sources différentes : les dotations budgétaires pour une minorité, la redevance en grande partie c’est-à-dire pour environ 65% du financement et les ressources publicitaires pour le reste.
La réforme de la redevance via son adossement à la taxe d’habitation n’ayant pas eu l’effet escompté, celui de diminuer le nombre de fraudes et de recueillir d’avantages de ressources, et les dotations budgétaires ne pouvant guère être augmentées et ce bien que l’Etat se soit engagé à une hausse de 3% du budget de France Télévisions, il ne reste plus comme solution que d’augmenter les ressources publicitaires.
Les chaînes devront donc poursuivre un objectif ambitieux : conquérir les publicitaires. Pour se faire, l’effet « bouquet » sera fortement mis en avant. La grille des programmes sera harmonisée et les chaînes continueront à faire la publicité des autres chaînes du groupe.
Ainsi France Télévisions Publicité qui est la régie publicitaire devra atteindre le taux record de 3,3% de croissance au lieu du 1% prévu. De plus, France Télévisions Distribution, chargée de la commercialisation des droits et des produits dérivés a l’obligation de doubler son résultat d’exploitation.
Certains s’effarouchent déjà : les programmes deviendront-ils plus racoleurs dans la poursuite de cette entreprise de séduction des publicitaires ? Or, la qualité des programmes ne justifie-t-elle pas l’existence d’un audiovisuel public ?
D’autres s’interrogent plutôt sur le financement de l’audiovisuel public sur le long terme mais la question reste encore en suspens.
Sources :
– Le Monde du 17 Janvier 2006 « Patrick de Carolis souhaite augmenter fortement les ressources publicitaires et celles des diversifications de France Télévisions en 2006 » Pascal Galinier et Daniel Psenny
– Le Monde du 19 Janvier 2006 « France Télévisions va investir 71 millions d’euros dans les documentaires en 2006 » Sylvie Kerviel et Daniel Psenny
– Le Figaro du 18 Janvier 2006 « Redevance environ 40 millions d’euros manquent à l’appel » Paule Gonzalès
– Libération du 26 Janvier 2006 « Audit, ô désespoir » Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Aurélie GIOIA