MAIS JUSQU'OU IRONT LES CANDIDATS DE TELE REALITE ?

Une nouvelle tendance est née ; de plus en plus de candidats de télé réalité se tournent vers la justice. Première accusation : elle serait une briseuse de couple. Laurent Maïus, premier protagoniste de télé réalité qui a porté plainte en 2003, il a participé avec sa compagne à « l’île de la tentation ». Arrivés sur l’île, les couples sont immédiatement séparés mais malheur pour lui on l’a vu se rapprocher d’une des célibataires. Après l’émission sa compagne était sans cesse traitée de cocue par des passants, elle quitte Laurent qui sombre dans la dépression. Il accuse la production d’avoir fait des montages qui lui auraient causé préjudice. Depuis ça ne s’arrête plus : l’émission « Koh-Lanta » a été attaqué en justice « y’a que la vérité qui compte », « super Nanni »…Plus rien ne les arrête !
Les chaînes ont du souci à se faire notamment au regard du droit du travail car désormais les candidats de ce genre d’émissions sont considérés comme des salariés ; après le CPE nous avons maintenant le CTT : le contrat de travail de télé réalité. Le tribunal des prud’hommes de Paris a en effet requalifié en contrat de travail « les contrats de participants » d’Anthony, Marie et Arno de « l’île de la tentation ». Les prud’hommes viennent de notifier le jugement. Donc désormais ils n’ont plus le statut de candidat se faisant dorer la pilule sur une île paradisiaque mais comme des salariés travaillant dur (jet ski, plongée, interview…) Très rude comme activité ! L’avocat des candidats ou plutôt des salariés, s’est exprimé dans Libération. Selon lui, il s’agit bien d’un contrat de travail car les trois critères sont pleinement remplis :
– Une prestation de travail (comme par exemple faire quelques brasses dans une piscine)
– Un lien de subordination (les candidats doivent être à la disposition de l’équipe de production 24h sur 24)
– Et enfin un salaire
Les sociétés de production de télé réalité ont raison de s’inquiéter ; imaginez Loana, Jenifer ou Jean-Pascal et toute la compagnie devant la justice pour faire requalifier leur contrat. Beaucoup d’argent est donc en jeu et les prochaines émissions à venir seront obligées de conclure des contrats de travail sous peine d’être sanctionnées pour travail dissimulé. L’avocat affirme que « c’est pour ça qu’on peut parler de la fin de la télé réalité », quel dommage !

SOURCE : Libération du 22 mars 2006 « La télé réalité inconciliable avec la législation sociale »

Linda COMBE