La lutte contre le phishing se fait de plus en plus acharnée. Alors que les attaques se multiplient, se faisant de plus en plus ingénieuses et indécelables, les pouvoirs publics reçoivent désormais la collaboration volontaire des éditeurs informatiques, dans le but de les assister dans cette répression. Microsoft apporte notamment son soutien aux autorités de police nationales en Europe.

Les enquêteurs sont ainsi pleinement formés par des experts informatiques sur les méthodes employées par les escrocs et les logiciels qu’ils utilisent à cette fin. Les responsables d’Interpol spécialisés dans la criminalité informatique saluent cette initiative, laquelle leur permettra d’avancer considérablement dans leur lutte contre cette grande arnaque, en collaboration avec les autorités nationales.

Cette aide est évidemment très précieuse, de par l’expertise ancestrale de la société en matière de réseaux informatiques et logiciels. Bien sûr, celle-ci y trouve quelque part son intérêt puisque certains de ses services en ligne sont eux mêmes piratés suivant la méthode du phishing.
Mais l’essentiel de l’arnaque se base néanmoins sur la reproduction des sites d’établissements bancaires, dans le but d’obtenir des particuliers les coordonnées de leurs comptes. Récemment encore, le 19 mars, la BNP-Paribas a fait l’objet d’une nouvelle vague de phishing visant ses clients. L’action de Microsoft, engagée certes pour la protection de ses services, permettra donc de s’attaquer plus efficacement à ces escroqueries de grande envergure. L’éditeur se charge déjà de parrainer des actions d’information des consommateurs afin de les sensibiliser sur les risques qu’ils encourent.

A ce titre, une cinquantaine de plaintes a été déposée dans plusieurs pays d’Europe et du Moyen Orient depuis ce début d’année. Microsoft entend faire doubler ce nombre dans les trois mois à venir, afin de multiplier les poursuites judiciaires dans les Etats concernés. Là encore, le grief principal invoqué par l’éditeur sera la violation des copyrights portant sur les sites reproduits.
Mais l’intérêt de ces poursuites dépasse le simple niveau financier selon ses propres responsables. L’objectif est en effet de redonner confiance aux consommateurs en l’outil Internet et en ses nombreuses potentialités. De plus, les investissements déployés par les industriels, spécialement Microsoft, pour la recherche informatique ne seront que plus rentabilisés dans un cyberespace de confiance. Telle la Main Invisible d’Adam Smith, l’intérêt des éditeurs nourrit ici l’intérêt général et inversement.

A ce jour, Microsoft a permis de démanteler près de 4700 sites de phishing dans le monde. Il en resterait encore plus de 7000 officiellement repérés et leur nombre ne semble pas diminuer malgré l’efficacité croissante de la répression engagée. La prochaine étape sera de faire participer d’autres acteurs de l’Internet à celle-ci, notamment les fournisseurs d’accès et les hébergeurs.

Source : http://www.zdnet.fr

Philippe MOURON