Malgré d’encourageants résultats expérimentaux la télévision mobile de masse devra en effet surmonter plusieurs obstacles, quatre difficultés majeures apparaissent.
Tout d’abord choisir une technologie, une grande partie des tests effectués en France repose sur le DVB-H sorte de variante mobile de la TNT, mais TF1 et Bouygues Telecom expérimentent le T-DMB dérivé du DAB ( radio numérique) commercialisée en Corée du Sud qui fait figure de marché de pointe en la matière. Autre possibilité quoique particulièrement onéreuse le satellite, Orange étudie aussi la solution qui consisterait à diffuser de la télévision sur une partie de ses fréquences UMTS/3G. Les gouvernants et le CSA face à ces multiples choix ne se prononcent pas jouant ainsi la prudence.
Seconde difficulté et principal problème soulevé par les industriels concernés, trouver des fréquences libres. Le paysage hertzien semble ainsi saturé par les ondes de la radio, de la télévision et de la téléphonie mobile, difficile alors d’accueillir de nouveaux flux. La solution consistant à attendre la disparition de la télévision analogique vers 2010 est écartée de peur d’accumuler un retard énorme dans le développement commercial de la télévision mobile. TDF travaille actuellement au cas par cas sur 15 agglomérations françaises mais rien n’est dit que des fréquences seront disponibles sur tout les territoire.
L’amélioration de la couverture semble aussi préoccuper les acteurs de ce secteur, notamment pour ce qui est de la couverture en intérieur. Paradoxe selon des études l’utilisation de cette technologie mobile se fait en majeure partie du temps en intérieure. L’ARCEP instance de régulation s’interroge alors sur les investissements à engager et sur le modèle économique à suivre pour les industriels qui se partageront ce marché en expansion.
Enfin quatrième préoccupation, adapter notre cadre législatif en réformant les lois sur la liberté de communication, projet soutenu par le Ministre de la Culture. Une question primordiale devra alors être résolue, qui du CSA ou de l’ARCEP aura pour charge la régulation de la télédiffusion sur mobile, certains évoquent même la fusion de ces deux institutions pour plus de lisibilité et d’efficacité.
La Télévision mobile de masse ne semble donc tout à fait prête de faire l’objet d’un lancement industriel et commercial dans les tous prochains mois malgré les nombreux investissements technologiques et créatifs qu’elle appelle.
Source : latribune.fr