PLAGIATS EN SERIE

Plusieurs affaires de plagiat ont fait l’actualité ces dernières semaines, aussi bien en Angleterre qu’en France.
La série a commencé avec le procès qui s’est ouvert à Londres concernant le best seller Da Vinci Code de Dan Brown. En effet, quelques mois avant la présentation à l’ouverture du festival de Cannes et la sortie de ce succès attendu du box office, deux historiens, Michael Baigent et Richard Leigh, accuse l’auteur d’avoir utilisé dans le Da Vinci Code les thèmes et la structure de leur travail de recherche, notamment autour de la supposée descendance de Jésus-Christ et Marie-Madeleine. Le procès, qui a duré deux semaines, vient de s’achever et la décision du juge est attendue pour avril. La décision est très attendue car le long métrage est “menacé” par cette action en justice. En effet, les auteurs pourraient ainsi bloquer la sortie du film s’ils obtenaient une injonction empêchant l’utilisation des théories de leur livre.
Dan Brown avait déjà été accusé de plagiat par Lewis Perdue en aout 2005 mais avait été relaxé.
En attendant la décision, deux autres procès pour plagiat secouent l’actualité.
Le premier concerne Syriana, film produit par la Warner et Section Eight (société de production de George Clooney et Steven Soderbergh) et qui a permis à George Clooney d’obtenir un oscar dans la catégorie meilleur acteur dans un second rôle.
La plaignante, Stéphanie Vergniault, a assigné les producteurs ainsi que le réalisateur et scénariste du film en référé, estimant que le scénario du film était le plagiat d’Oversight, un script qu’elle avait écrit et enregistré en France auprès de la SACD en 2004. Elle avait également enregistré ce script sous copyright américain en octobre 2004.
L’audience devant le juge des référés du Tribunal de Grande Instance de Paris a eu lieu le 10 avril. L’avocate de la plaignante a demandé la désignation d’un expert ainsi que le versement à titre provisionnel de 2 millions d’euros. Et elle a indiqué que si le rapport de l’expert établissait une contrefaçon, une action de fond serait ensuite introduite au civil.
Le second concerne le film Rois et Reine. Petits rappel des faits : Marianne Denicourt, actrice française, reprochait dans son livre Mauvais Génie à Arnaud Desplechin, son ancien compagnon et réalisateur, d’avoir utilisé des éléments douloureux de sa vie personnelle dans son film Rois et Reine. Ces éléments qui ont, selon elle, été déformés lui auraient permis de construire un personnage odieux.
Elle a donc introduit une action en justice contre le réalisateur pour malversations.
La 17ème Chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris n’a pas estimé valable les arguments de l’actrice. Ainsi dans son jugement rendu le 3 avril 2006, le tribunal souligne ainsi : « tout en soutenant qu’elle peut être identifiée par le spectateur au personnage de Nora, la demanderesse révèle elle-même le défaut de ressemblance de ce prétendu portrait et spécialement les très nombreuses différences qui rendent particulièrement aléatoires ces identifications ».
Par ailleurs, « s’il est incontestable qu’Arnaud Desplechin, comme le souligne également la critique, a construit ce film autour de sa propre personnalité, de ses obsessions, de son histoire et de celle de ses proches, qu’il n’a pas hésité à s’annexer, il a créé une œuvre de fiction qui ne saurait se réduire aux identifications alléguées en demande ».
L’actrice n’a pas encore décidé de faire appel de ce jugement.
Il est à noter qu’une action en justice est également envisagée par l’ancienne juge d’instruction Eva Joly contre le réalisateur Claude Chabrol. En effet, elle accuse le cinéaste d’avoir utilisé certains détails de sa vie privée dans L’Ivresse du pouvoir et réclame par voie de justice une copie du film, pour pouvoir “étudier d’éventuelles poursuites civiles”. Bien que sa première requête ait été refusée, Eva Joly réitère sa demande dans une audience fixée au 7 avril prochain.

La justice britannique a rendu sa décision vendredi 7 avril et a estimé que Dan Brown, l’auteur du “Da Vinci Code”, ne s’était pas rendu coupable de plagiat dans la rédaction du Da Vinci Code. Ainsi l’auteur n’a pas plagié “L’Enigme sacrée” publié en 1982.

Source
: allocine.fr

Marie Cécile NATHAN