Après les bouquets satellites, c’est au tour du câble de connaître la fusion. Les groupes Altice et Cinven, propriétaires de Numéricable, ont d’ores et déjà signé une lettre d’intention avec l’américain Liberty Medias pour le rachat d’UPC-Noos. Ce rachat prévu d’ici fin juin 2006 s’élève à 1,25 Md€ et créera une situation de quasi monopole du réseau câblé en France. Jusqu’ici, UPC-Noos et Numéricable obtenaient des résultats similaires mais dans des zones géographiques différentes. Ainsi, chacune représentait plus de 1,8 million d’abonnés et un chiffre d’affaires en 2005 avoisinant les 400 M€. Mais face à la concurrence de la TNT, du satellite et de l’ADSL, et à une réglementation considérée comme trop contraignante, le câble français est en difficulté. Pourtant, une carte lui reste à jouer face aux offres satellites : celle du triple play (télévision, Internet et téléphone fixe). Mais la concurrence reste rude face aux offres ADSL. Cette fusion de Numéricable et UPC-Noos devrait alors permettre au câble d’évoluer vers une nouvelle technologie : tous deux s’apprêtent déjà à lancer de nouvelles offres Internet ultra haut débit (100 Mbit) et Numéricable affirme consacrer plus de 200 M€ sur trois ans à ce chantier. Reste qu’aujourd’hui les offres du câble sont jusqu’à deux fois supérieures à celles de Free ou Alice (en moyenne, 30€ contre 60€). pour perdurer, le réseau câblé devra alors immanquablement aller vers une simplification des offres et surtout une nouvelle politique tarifaire.
Source : Le Film Français, n°3146, 31 mars 2006.
Aurore BIGARD