QUELLE VIE PRIVÉE POUR NOS ANIMATEURS DE TÉLÉVISION ?

Dans son numéro de janvier 2005 (n°693), le magazine L’Expansion consacrait tout un dossier sur les réseaux d’influence, dans lequel est publié un article sur la communauté homosexuelle française . Le papier mentionnait notamment les animateurs de télévision Marc-Olivier FOGIEL et Stéphane BERN comme des personnes gays.
Les deux hommes ont distinctement assigné le mensuel sur le fondement de l’article 9 du Code civil qui dispose que « chacun a droit au respect de sa vie privée ». La question de l’orientation sexuelle d’un individu fait bien évidemment partie intégrante de ce droit à la vie privée.
Cependant, le Tribunal de grande instance de Paris, réuni en sa 17ème chambre en date du 10 avril 2006, les a respectivement débouté de leur demande.
En effet, si tout un chacun, célèbre ou anonyme, dispose d’un véritable droit protéger sa vie privée, il semble que celui-ci s’épuise lorsque les faits révélés l’ont été auparavant par les intéressés. Il ne s’agit donc que d’une redivulgation qui ne saurait être sanctionnée.
Le juge prend donc en considération des interviews que les demandeurs ont accordées antérieurement et qui révèlent très clairement leurs références sexuelles.
C’est ainsi que pour Monsieur FOGIEL, le tribunal retient une entrevue accordée au magazine homosexuel Têtu en avril 2000 et dans laquelle à la question « avez-vous un partenaire qui permet de vous pacser et potentiellement de vous marier ? », Monsieur FOGIEL a répondu par l’affirmative, indiquant d’autant plus son homosexualité que durant le reste de l’entretien, il distinguera ostensiblement « un partenaire » d’ « une partenaire ».
Quant à Monsieur BERN, le juge a considéré plusieurs interviews notamment celle accordée au quotidien Libération en mai 2000, dans lequel l’animateur évoquait les origines juives de s amère à la suite de quoi le journaliste s’empressa de rappelait une entrevue précédente dans laquelle Monsieur BERN déclarer que « les mères juives font d’excellents homos ».

Source :
– Satellifax, mardi 11 avril 2006, p.4

Aurélie GIOIA