LES RETRANSMISSIONS SPORTIVES A LA TELEVISION EN 2005

Comme chaque année, le CSA publie un rapport sur la diffusion des programmes sportifs en 2005 par les chaînes nationales françaises. Ce rapport prend en compte les chaînes hertziennes analogiques gratuites mais également Canal+. En revanche, sont exclues les chaînes de la TNT qui n’ont commencé à diffuser qu’en milieu d’année.
Le but de ce rapport annuel est de rendre compte des évolutions opérées par ce type de programme. Pour être pertinentes, les comparaisons ne s’opèrent qu’entre les années durant lesquelles le calendrier sportif présente des similitudes. C’est la raison pour laquelle le CSA s’est basé sur l’année 2001 pour établir un bilan de 2005, année qui ne comportait aucune grande manifestation sportive tel que les Jeux Olympiques, mis à part les championnats du monde d’athlétisme.
Cette année, le constat est à la stabilité. Toutefois, cette stabilité cache tout de même un net déclin de la retransmission des évènements sportifs depuis 2002, après des années 90 marquées par l’essor important et continu du sport à la télévision.
En 2005, le sport a représenté 1 796 heures et 53 minutes de diffusion sur TF1, France 2, France 3, Canal+ et M6, soit 509 heures de moins qu’en 2001, l’année de comparaison. Cette diminution se retrouve dans toutes les chaînes à l’exception de M6. La chaîne, qui proposait jusqu’alors un nombre d’heures de programmes sportifs très bas, a notamment investi dans les retransmissions de matches de football en 2005, augmentant considérablement son volume de programmes sportifs.
Les raisons de cette diminution depuis quelques années sont multiples, chaque chaîne ayant modifié sa politique vis-vis des programmes sportifs. Les chaînes publiques ont ainsi choisi de se concentrer sur la diffusion d’évènements d’importance majeure au détriment des compétitions de moindre ampleur. Ces évènements représentent bien sur un investissement financier conséquent mais sont moins nombreux que toutes les autres compétitions, donc représentent un volume d’heures moins important. Sur TF1, la diminution du nombre d’heures est due à la baisse de la diffusion des matchs de football. Enfin, sur Canal+, une politique de « délocalisation » des programmes sportifs vers Sport+ et Canal+ Sport est progressivement mise en place.
Toutefois, le sport n’a pas disparu des programmes de chaînes de télévision puisque la diffusion des évènements sportifs est en hausse dans le reste du paysage audiovisuel, et notamment sur les chaînes payantes. D’autre part, si le bilan du CSA fait état d’une diminution du nombre d’heures consacrées au sport sur les chaînes nationales par rapport au début des années 2000, il met en revanche en avant la constante diversité des sports retransmis à la télévision. Celle-ci est calculée en fonction du nombre de disciplines retransmises au moins une fois au cours de l’année. Ce sont les chaînes publiques qui offrent le plus grand choix en matière de sport, avec en tête, France 3 qui a retransmis vingt-trois disciplines en 2005. Les chaînes privées quand à elles restringent leur panel à trois disciplines phares : le football, les sports automobiles et la voile.
Cet objectif de diversité doit permettre au public d’avoir accès aux grandes compétitions sportives sur des chaînes gratuites. Pour y veiller, une loi de décembre 2004 interdit l’acquisition des droits exclusifs de retransmission des évènements dit majeurs par les chaînes payantes. En conséquence de cette loi, toutes les principales compétitions de football, de rugby, de cyclisme, de tennis et d’athlétisme continuent à être retransmises par les chaînes gratuites. Cette loi vient donc contrer un phénomène bien présent de nos jours à savoir la mainmise des chaînes payantes sur les programmes sportifs qui représentent « un atout majeur dans la conquête de nouveaux public ».

Source : site du CSA
Céline Mioche