PRODUCTION CINEMATOGRAPHIQUE : 2005 L'ANNEE DE TOUS LES RECORDS

Apres l’annonce de la baisse de 10 % du nombre d’entrées en salle en France, le CNC annonce une année record en matière de production cinématographique en France.

Les principaux chiffres de la production 2005 :

240 films ont été agréés par le CNC en 2005 contre 203 en 2004 (+37). Ce nombre n’a cessé d’augmenter depuis 2000.

Parmi ces 240 films agréés, 187 sont des films d’initiative françaises (contre 167 en 2004) et 53 ont des films à majorité étrangère (contre 36 en 2004)

En ce qui concerne les coproductions, qui sont inclues dans les films d’initiative française, elles ont également augmenté pour passer de 37 en 2004 à 61 en 2005.

L’investissement global a augmenté entre 2004 et 2005 mais en regardant de plus près les chiffres on constate que c’est l’investissement français qui tire le volume global des investissements vers le haut.

En effet, l’investissement français est passé de 798,07 M€ en 2004 à 837,35 M€ en 2005. En revanche les investissements étrangers ont diminué, de 103,34 M€ en 2004 on est passé à 96,32 M€ en 2005.

L’année 2005 est également l’année du renforcement de la bipolarisation des budgets. D’un coté, il y a une forte poussée des productions les plus modestes (41 films dont 19 documentaires, ont un devis inférieur à 1 M€). De l’autre coté, le nombre de films à gros budget ne cesse d’augmenter (39 films se situent au-delà des 7 M€, contre 33 en 2004) Ces derniers captent plus de 60% des investissements. Il y a eu quasi-doublement du nombre de production donc le devis se situe entre 7 et 10 M€.

Malgré les très bons chiffres annoncés par le CNC sa directrice, Véronique Cayla, a soulignée que cette situation « doit nous amener à être vigilants sur le réglage des mécanisme destinés à assurer la diversité de l’investissement »

Diversification dans les sources de financement :

En 2005, les chaînes de télévision ont légèrement moins investi dans le financement des films (-15,21 M€)

Mais cette baisse est compensée par la progression des fonds régionaux et des à-valoir des distributeurs et des éditeurs vidéo.

De plus les coproductions des chaînes en clair sont en recul avec 99 films contre 105 en 2004.

Les préachats de Canal + ont également diminués selon le CNC. Mais la chaîne conteste à juste titre les chiffres et annonce une augmentation de 2 M€ des ses investissements en préachats pour l’année 2005.

Un record inquiétant :

Cette évolution apparaît tout de même inquiétante au vu des difficultés que le marché commence à rencontrer. En effet, il a de plus en plus de mal à absorber une telle quantité de films. Les distributeurs doivent augmenter sensiblement leurs frais de sortie pour que leurs films puissent se faire remarquer et cela alors que ces mêmes films sont condamnés à rester de moins en moins longtemps dans les salles puisque qu’il y a de plus en plus d’offre.

Le souhait de Véronique Cayla « d’essayer de stabiliser le nombre d’œuvres pour pouvoir mieux les financer » relève donc du bon sens. Il faudrait également enrayer la prolifération des sociétés de production.

Source : CNC

Marie-Cécile NATHAN