Depuis août 2004, les studios de Cinecittà, à Rome, accueillent le tournage de la chaîne américaine HBO sur la décadence de l’empire romain.
100 millions de dollars ont été investis, c’est-à-dire un budget digne du cinéma et du jamais vu en matière de télévision. Avec le succès de la série, la production a mis en chantier une deuxième saison. Le but de ce projet est de rendre Rome aussi réaliste que possible et non comme un idéal de pureté et d’ordre, sans lien avec la réalité, comme on l’imagine. Au final, Rome crève le petit écran grâce à de nombreuses qualités, comme sa beauté visuelle, le jeu des comédiens ou la radicalité de son traitement. Le résultat dépasse les limites de la télévision. Les trames et les personnages se multiplient, au risque de troubler le téléspectateur, les scènes de dialogue sont recherchées, mais surtout, il n’y a aucun « héro ». « La morale des romains était strictement personnelle : une action était bonne ou mauvaise uniquement en fonction de son approbation par un plus puissant que vous, explique Bruno Heller (coproducteur et coscénariste de la série), Vous aviez le droit de tuer votre voisin ou de convoiter sa femme, tant que ça ne dérangeait pas la personne qui comptait ». Un décalage qui n’empêche pas la série d’être très actuelle dans sa description des comportements humains. En Italie, la RAI la déjà diffusée dans un version expurgée qui n’a pas vraiment séduit.
Heureusement, c’est l’intégralité du péplum qui sera diffusée sur les écrans français, sur Canal plus.
Source : Philippe Guedj, Studio n°225 juillet/août 2006
Audrey RAPUZZI