L’OUVERTURE DES SPOTS PUBLICITAIRES TELEVISUELS À LA GRANDE DISTRIBUTION INQUIÈTE LA RADIO

À partir du 1er janvier 2007, la grande distribution sera autorisée à diffuser des écrans publicitaires télévisés. De ce fait, les régies publicitaires prévoient une baisse de 10% du chiffre d’affaire des principales stations de radio.

Suite à Carrefour, le directeur marketing d’Intermarché, Philippe Manzoni, considère qu’il sera nécessaire de procéder à des arbitrages avec les radios, moins puissantes que la télévision. Sachant que le secteur de la grande distribution représente près d’un tiers des revenus publicitaires des radios, Michel Cacouault, directeur général de la régie IP d’RTL, estime un manque à gagner de 70 millions d’euros. Une somme entre 150 et 250 millions d’euros partira en télévision en 2007.

Cette nouvelle ne conforte pas le développement de la radio qui après une année 2006 qui n’atteint pas les espoirs suscités, doit faire face à la forte croissance d’Internet et à la baisse des investissements de France Télécom. En effet, France Télécom met toute sa compétence au développement de sa marque Orange en télévision depuis cet été.

La radio n’a cependant pas un si triste destin car selon Mme Benqué, « sur les cinq dernières années, les recettes publicitaires de la radio ont progressé de 21%. Le média, très souple, très réactif, bénéficie d’une forte dynamique commerciale ». Pour remédier à cette perte de partenariat, la radio doit trouver de nouveaux clients investisseurs tels les sites Internet marchands, la banque, les assurances, les marques alimentaires ou encore les petits annonceurs. Ceux-ci ne peuvent plus faire face aux coûts exorbitants de la télévision. Elle peut également améliorer son image. De ce fait, elle se rapproche d’Internet par ses moindres coûts de production et cherche à créer une relation avec son public en organisant, entre autre, le Grand Prix radio. Selon Rémi Babinet, patron de l’agence BETC Euro RSCG et président du jury, « par sa souplesse, sa proximité avec les gens, la radio est un média moderne ».

Il reste un lieu où la radio aura toujours une place quasi monopolistique : au sein des voitures. Elle cherchera toujours à passionner les travailleurs enfermés dans leur véhicule afin de rendre leur matinée et leur soirée plus agréables.

Source : http://www.lemonde.fr

Caroline BOSCHER