AU ROYAUME DE LA VIDÉO NUMÉRIQUE, LA BATAILLE HD-DVD CONTRE BLU-RAY EST LANCÉE

Le quatrième trimestre 2006 restera la date de lancement de la haute définition en France un enjeu majeur pour les marchés de la vidéo et de l’électronique grand public, même si les effets concrets sur leur chiffre d’affaire ne devraient pas se faire sentir avant plusieurs mois.
Comment se préparent les éditeurs, constructeurs et prestataires et qu’en pense la distribution ?

Le lancement du HD-DVD et du Blu-ray se fait une relative discrétion, alors même que la haute définition est censée être la vraie révolution de la vidéo de cette fin de décennie. Les sceptiques notent déjà les obstacles nombreux que va rencontrer cette nouvelle technologie, notamment la rivalité persistante entre les deux formats, le Blu-ray et le HD-DVD. On se dirige vraisemblablement non pas vers une réédition de la guerre VHS-Betamax, mais bien au contraire vers la coexistence de deux formats, sans grand vainqueur ni perdant, sinon le marché de l’édition dans son ensemble. De quoi créer durablement le doute dans l’esprit des consommateurs et retarder la venue d’un marché grand public.

Dans le même temps, tant le HD-DVD que le Blu-ray apportent un vrai plus aux clients, que ce soit en terme d’image, de son ou d’interactivité. La demande devrait donc voir le jour progressivement. L’inconnu demeure, en fait sur le degré d’investissement des différents intervenants du marché, et notamment celui des éditeurs. Plusieurs stratégies semblent se dessiner. Certaines majors entendent peser de tout leur poids en faveur de l’un des deux formats, estimant que la norme qu’elles soutiennent est la seule à apporter une solution viable pour l’avenir de la vidéo ou encore en participant, comme les filiales de Sony, à un projet de groupe. D’autres encore n’ont guère d’idées arrêtées, mais entendent participer à l’effort d’évangélisation général du grand public en proposant rapidement une partie de leur catalogue en haute définition. D’autres enfin, souvent de taille intermédiaire, pèsent prudemment les enjeux financiers de cette mutation technologique.

Au final, le dynamisme global du monde de l’édition sera un élément majeur dans la démocratisation de la HD. D’autres éléments, comme le rythme de la baisse des prix de vente des lecteurs de salon, le positionnement des prix des disques ou encore l’investissement marketing consenti par les promoteurs des formats seront également déterminants.
Un chose est certaine : pour la grande majorité des observateurs, la question n’est pas de savoir si la haute définition va s’imposer, mais à quelle date et de quelle manière.
Il faudra certainement attendre l’automne 2007 pour recueillir les premiers éléments de réponse.

Source : « Multimédia à la une », Octobre 2006

Julie ROYO