Depuis les années 90 on parle de la radio numérique comme la remplaçante idéale de la bande FM. Cette technologie permettrait non seulement d’améliorer le son, de proposer des contenus multimédias mais aussi d’assurer l’accessibilité de tous les Français aux programmes radiophoniques. Aujourd’hui, on peut observer une inégalité selon les zones géographiques : la région parisienne, par exemple, accède à une cinquantaine de radios contre moins de dix pour près d’un tiers des Français. Grâce à la radio numérique, les radios pourront couvrir l’ensemble du territoire et ainsi s’étendre à leur public et leur territoire qu’elles ne parviennent pas à atteindre en analogique ; c’est ce qu’estime le Groupement pour la radio numérique, crée en septembre 2006, composé des grands groupes du paysage radiophonique français.
En France, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a donc pris le dossier en main ; dès 2005, Dominique Baudis disait que le passage au numérique était « un enjeu majeur en 2005, comme l’a été le lancement de la TNT ». En outre, le cadre législatif de la radio numérique a été posé dès 2004 par la loi du 9 juillet relative aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle qui modifie la loi du 30 septembre 1986. Enfin cette année, Marie-Laure Denis, conseillère en charge du groupe Radio au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, annonce le possible lancement de la radio numérique en France pour 2008. Début octobre, une consultation publique a d’ailleurs était ouverte sur le sujet, elle s’achèvera le 15 novembre prochain. De son côté, dans le contexte des travaux du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication ainsi que François Loos, ministre délégué à l’Industrie, ont ouvert une consultation publique qui s’est achevée le 24 octobre dernier. Cette consultation avait pour objet de recueillir l’avis des acteurs de la radiophonie sur les normes de diffusion de la radio numérique.
En 2007, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel souhaite lancer des appels à candidatures pour la diffusion en mode numérique de la radio ; la radio numérique ne s’appuierait pas sur les bandes AM et FM déjà existantes qu’on aurait « numérisées » ; ceci retarderait la mise en place de la radio numérique et limiterait sa couverture de l’hexagone. C’est pourquoi un réseau dédié sera mis en place pour le déploiement de la radio numérique. Reste au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de choisir une norme parmi celles en lice. En effet le choix devra s’opérer notamment entre le Digital Audio Broadcasting : ancêtre de la radio numérique. Il est testé en France depuis 1996 mais seulement cinq villes sont couvertes. En revanche cette technique connaît un franc succès en Angleterre, au Danemark, en Norvège, en Allemagne, en Corée, en Chine…
Autre technique existante, le Digital Radio Mondiale lancé en 2003. Il a été testé en France, notamment par la radio RTL qui a été la première, dès septembre 2004, à diffuser ses programmes ondes longues en numérique. L’un des avantages de cette technique est de couvrir de façon homogène tout un continent et d’avoir une seule et unique fréquence pour une radio qu’on l’écoute à Brest, Ajaccio, Madrid ou Berlin. Toutefois cette technique connaît un point noir qu’il reste à régler : le renouvellement des récepteurs analogiques utilisés à travers le monde, qui ne restituent pas la qualité numérique offerte par la DRM.
Mais il y a aussi les normes In Band On Channel, testé par NRJ, le Digital Multimédia Broadcasting, étudié par TF1, ou encore la European Satellite Digital Radio utilisé aux Etats-Unis, sans oublier la Télévision Numérique Terrestre qui pourrait servir à diffuser des radios mais elle n’est pas adaptée pour la réception mobile contrairement à la Digital Video Broadcast – Handheld.
Précisons que pour le choix entre ces différentes normes, outre les enjeux industriels, seront pris en compte le coût et la disponibilité des technologies mais aussi le calendrier de lancement de la radio numérique ainsi que le nombre de programmes qui pourront être proposés.
Sources :
http://www.news.fr
http://www.tdf.fr/radio
http://www.01net.com
Emmeline REMER