MEDIAMETRIE CHANGE DE PRESIDENT

Médiamétrie est une institution créée en 1986 mesurant l’audience des chaînes de télévision en France. Son capital est détenu à 35 % par les chaînes de télévision (dont 22,79 % par France Télévisions, 10,75 % par TF1 et 1,4 % par Canal Plus), à 35 % par les annonceurs, 27 % par les radios et 3 % par l’INA. En 2005, son chiffre d’affaires dépassait les 43 Millions d’euros.

Cet institut est doté pour le moment d’un président, Jacqueline Aglietta laquelle est en poste depuis la création de Médiamétrie. Et ce serait donc Bruno Chetaille qui lui succèderait, un ancien de l’INA et actuel président de TDF depuis 1992.
Cependant, cette candidature passera par le vote des 15 administrateurs de Médiamétrie lors d’un conseil d’administration exceptionnel ayant lieu le 8 Novembre. Si le vote est approuvé à la majorité des trois quarts du conseil, Mme Aglietta sera contrainte de quitter sa place le 23 Décembre, date symbolique car elle aura 65 ans ce jour-là.

Ce changement de présidence intervient à la suite d’une multitude de griefs encourus par l’institution :
– tout d’abord, certaines chaînes de la TNT reprochaient à Médiamétrie de ne pas avoir pris la mesure du numérique terrestre. La présidente, pour sa défense, affirme que « ceux qui remettent en cause Médiamétrie veulent casser le thermomètre » et qu’«ils ne sont pas contents de leurs propres résultats d’audience ». Elle argumente ses propos sur le fait que « dès Novembre 2004, nous avions proposé à toutes les chaînes concernées de constituer un échantillon spécifique de téléspectateurs pour avoir des résultats quotidiens dès le démarrage de la TNT » mais toutes « les chaînes ont refusé » dit-elle (Le Monde du 9/04/2006) ;
– ces mêmes chaînes ajoutaient que les tarifs appliqués afin de mesurer l’audience étaient anormalement élevés (100 000 à 200 000 euros suivant le type de mesure souscrit par la chaîne). Jacqueline Aglietta rétorque que « ce n’est pas exorbitant » car « on ne peut pas à la fois vouloir bénéficier de la qualité et de la fiabilité des outils de Médiamétrie et refuser d’en payer le prix » (Le monde du 9/10/2006) ;
– enfin, des chaînes, notamment la chaîne musicale métisse Trace TV, reprochent le manque de représentativité du panel servant à établir les audiences. Par exemple, pour Olivier Lachouez, président de Trace TV, « rien ne permet aujourd’hui de garantir que les minorités d’origine ultramarines, africaines et maghrébines y soient représentées à due proportion de leurs poids démographique en France ». À cela, la présidente répond qu’«il y des critères d’identification, par origine ethnique, par religion, que nous n’avons pas le droit d’utiliser en France » (Le Monde du 9/10/2006). Mais le panel comprend cependant toutes les caractéristiques de la société française.

Le débat n’a pas fini d’exister mais est-ce que ce changement de président au sein de Médiamétrie aboutira à une meilleure cohésion entre l’institut et les chaînes de la TNT ?
Source : http://www.lemonde.fr (27/10/2006)

Adrien BERTAUD DU CHAZAUD