ITV CONVOITE PAR LE CABLO-OPERATEUR NTL

Actuellement valorisé à 7 milliards d’euros à la Bourse de Londres, le groupe de télévision ITV est convoité par le câblo-opérateur américain NTL. Leader du câble en Grande-Bretagne, NTL représente déjà 4,9 millions de clients. ITV, le « TF1 britannique », représente quant à lui la moitié des ressources publicitaires sur le marché de la télévision britannique. Concurrent historique de la BBC, le rachat d’ITV, producteur privée de « contenu », par NTL, gestionnaire de « tuyaux », serait une opération de rapprochement d’envergure. Néanmoins, si cette offre de rachat ou de participation semble en bonne voie, aucune offre précise ou date d’ouverture des discussions n’a pour l’instant, selon les deux groupes, été déterminé. Le quotidien britannique Guardian estime pour sa part que les négociations seraient d’avantages avancées et qu’une OPA amicale pourrait être rendue publique dès la semaine prochaine.

En 2005, ITV a dégagé un bénéfice net de 329,6 millions d’euros, en hausse de 58 %. Le groupe fait périodiquement l’objet de rumeur de reprise. Dernièrement, deux OPA de 4,9 et 5,3 milliard de livres, des fonds d’investissement Apax Partners et Blackstone et Goldman Sachs Capital Partners, avaient été rejetés, début 2006, par l’ex-patron du groupe Charles Allen. Pourtant, cette dernière offre devrait susciter un plus grand intérêt de la part des dirigeants du groupe car, même si le chiffre d’affaire du groupe est en augmentation de 3 %, la chute de 3,3 % de ses revenus publicitaires dont elle dépend à 70 % et sa dépendance à l’égard de leur principal chaîne, ITV1, reste un problème.

NTL n’en ait pas à son premier rachat. En octobre 2005, il avait racheté le câblo-opérateur Telewest puis, en avril 2006, Virgin Mobile. Virgin Media, futur nom commercial de NTL dès le premier trimestre 2007, a lancé en septembre une offre de téléphonie fixe, mobile, Internet et télévision. Son rapprochement d’ITV serait donc judicieux. Toutefois, un obstacle demeure. La perte d’exploitation de 15 millions d’euros pour le troisième trimestre, les 6 000 licenciements prévus pour 2007 et sa dette de 8 milliards d’euros pourraient poser problème lors du rapprochement d’ITV.
Sources :
Le Monde, édition du 10 novembre 2006.
http//:www.latribune.fr, édition du 9 novembre 2006.
Laurence THIEULLET