CONDAMNATION LEVEE POUR LA PUBLICITE DETOURNEE DE « LA CENE »

Douze femmes et un homme nu, de dos, enlacé par l’une des femmes sont réunis autour d’une table. Détournée de La Cène, le célèbre tableau de Léonard de Vinci, cette publicité des créateurs de mode Marithé et François Girbaud ne fait plus offense aux catholiques.

La Cour de Cassation a annulé mardi 14 novembre un arrêt controversé rendu en avril 2005 à Paris qui avait interdit une affiche publicitaire inspiré de la « La Cène » au motif qu’elle constituait une injure aux sentiments des catholiques.
La plus haute juridiction française estime que cette campagne réalisée pour les créateurs de vêtements Marithé et François Girbaud, détournant l’œuvre du maître italien qui mettait en scène le dernier repas du Christ et des apôtres, relève de la liberté d’expression.
La campagne n’avait pas en effet pour « objectif » d’outrager les fidèles et « ne constitue pas une injure et une attaque personnelle et directe dirigée contre un groupe de personnes ».

La cour d’appel de Paris, confirmant un premier jugement, avait estimé initialement en 2005 qu’il était « fait gravement injure aux sentiments religieux et à la fois des catholiques et que cette représentation outrageante d’un thème sacré détourné par une publicité commerciale causait un trouble manifestement illicite ».

À la suite de ces premières décisions, la campagne avait été retirée des journaux, des magazines et des panneaux d’affichages publics.
Plusieurs associations de défense des Droits de l’homme protestaient contre une « censure », de même que le parquet de Paris, qui s’était prononcé contre l’interdiction. La procédure avait été engagée par une plainte de l’association Croyances et libertés, représentant les évêques de France, pour « injure visant un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée, en l’occurrence le catholicisme ».
Source :
www.lemonde.fr
www.nouvelobs.com
Fanny GRAFFAULT