PSIPHON : UN LOGICIEL CONTRE LA CENSURE

Bien que cela puisse paraître tout à fait aberrant, en ce début du XXIème siècle, il est triste de constater que certains pays parmi les plus peuplés (la Chine) ou les plus riches (les Emirats Arabes Unies) de la planète usent encore de la censure (il paraît tout aussi utopique de penser le contraire).

La censure, limitation arbitraire de la liberté d’expression de chacun, s’effectue par l’examen d’une autorité sur un contenu (qu’il soit informationnel, artistique, historique…) diffusé au public, que ce soit a priori ou a posteriori. Elle peut prendre diverses formes : les plus connues étant la censure politique (limitation par une autorité de la liberté d’expression) et la censure économique (plus vicieuse, camouflée, se traduisant par les notions de concentration verticale et horizontale qui peuvent freiner le pluralisme des courants de pensées, notamment).

Dans un rapport daté de 2005, Reporters Sans Frontière dressait la liste des quinze pays qui censurent le plus parmi lesquels, figurent les derniers Etats non démocratiques à tendances dictatoriales tels la Chine ou la Corée du Nord.
Les raisons sont diverses, la plus récurrente étant la peur de la remise en cause de la légitimité du pouvoir en place, pouvoir maintenu par des régimes de terreur ne pouvant, par voie de conséquence, tolérer la moindre contradiction.

Dans cette optique, il apparaît intéressant de souligner l’initiative de 4 universités canadiennes, britanniques et étatsuniennes, qui ont conçu un logiciel capable de lutter efficacement contre la censure sur Internet ; ce logiciel, c’est Psiphon.
Placé sous licence GPL (pour General Public License, Licence Publique Générale fixant les modalités de distribution des logiciels libres – l’exemple le plus connu en est linux), il empêche littéralement les autorités d’un Etat d’atteindre, de retracer l’utilisateur d’internet.

Le procédé, fort simple, fait appel à la solidarité entre les peuples. En effet, l’utilisateur d’un pays libre, va en quelque sorte parrainer celui qui subit la censure en lui donnant un accès complet à Internet par l’intermédiaire d’un identifiant de connexion et d’un mot de passe que l’utilisateur censuré devra rentrer sur une page internet fournie par l’utilisateur du pays libre, la transmission de l’identifiant s’effectuant via le port SSL (celui là même des transactions bancaires, il paraît de ce fait peu probable que le pays censeur décide de couper tout accès à ce port).

L’autre avantage majeur de ce logiciel réside dans le fait que l’utilisateur du pays opprimant n’a pas besoin d’installer de logiciel : tout est pris en compte à partir d’un serveur du pays libre ; en quelque sorte, un Internet privé entre un petit groupe d’utilisateurs est créé (un réseau privé virtuel). On peut parfaitement imaginer le cas d’un grand journal français mettant à la disposition de reporters chinois un accès totalement libre à internet.

Cette liberté n’est toutefois pas absolue dans la mesure où n’a pas encore était prévue la possibilité de concevoir un blog, de participer à des conversations via des salons de discussion ou d’utiliser le téléphone par internet.

Point ne faut bouder son plaisir devant cette innovation qui mêle élan de liberté et de solidarité, deux valeurs absolument essentielles dans toute démocratie qui se respecte…La révolution est en marche.
Sources :
www.linformaticien.com
www.generation-nt.com

Benjamin REIX