CANAL + FRANCE INVESTIT PRÈS DE 350 MILLIONS D’EUROS DANS LES STUDIOS AMÉRICAINS

Canal + est devenu l’acteur unique de la télévision payante en France et souhaite rationaliser le marché de la télévision payante et augmenter sa rentabilité. Canal + entreprend des négociations avec les grands studios américains. Disney et Warner devront revoir leurs conditions de vente, leurs contrats arrivant à échéance en 2007 et 2008. Les autres studios n’auront alors pas d’autre choix que de s’aligner sur les nouvelles règles du marché français.

Chaque année, Canal +, Canal Satellite et TPS versent aux majors américaines près de 350 millions d’euros en échange de l’exclusivité de leurs films et de centaines de leurs chaînes. La fusion CanalSat/TPS a pour objectif de faire baisser cette facture hollywoodienne qui n’a cessé d’augmenter d’année en année et d’être surenchérie par bataille des deux plateformes satellitaires. Le marché des droits cinématographiques a, en effet, explosé en France en 2004. TPS avait renégocié son contrat avec Warner pour 35 millions d’euros annuels pour une diffusion en première exclusivité, en deuxième fenêtre ainsi qu’un service de VOD de la production cinématographique du studio. Canal + a fait de même pour acquérir les droits de majors comme Sony Columbia ou la Fox. L’accord avec Universal s’élève à 20 millions d’euros de même que l’accord passé par StudioCanal avec ces mêmes majors pour l’acquisition de la production télévisuelle. TPS a également investi 20 millions d’euros pou diffuser en première exclusivité la production de films non siglés Disney mais produits par la major ainsi que la deuxième fenêtre des grands films Disney.

Les studios de moindre importance tels MGM, Paramount, Dreamworks, ne sont pas moins onéreux car leurs contrats approchent les 15 millions d’euros. Ces budgets fixent le prix moyen par film américain qui est compris entre deux et trois millions d’euros. La rentabilité du film dépend du nombre d’entrées en salles qu’il peut réaliser. Les négociateurs veulent ramener les films à leur juste prix en privilégiant leurs performances. En effet, Harry Potter a réalisé 7,7 millions d’entrées qui représentent un tarif de 2,5 euros par entrée en salle alors que les résultats de Disney ou de la MGM portent le prix de leurs films à cinq euros par entrée. L’objectif est de retrouver l’échelle de valeur d’avant 2004.

Source : http://www.lefigaro.fr
Caroline BOSCHER