L’HEBDOMADAIRE POLITIS SAUVÉ IN EXTREMIS

Depuis le 8 août, le journal de la gauche antilibérale, Politis, était placé en redressement judiciaire, perdant prés de 15000 euros par mois.
L’actionnaire principal ne réagissant pas, la rédaction a entrepris l’élaboration d’un plan de reprise avec un de ses actionnaires minoritaires qui s’était engagé à réinvestir. Mais ce dernier a brusquement abandonné le projet en octobre, à quelques semaines de la décision du tribunal de commerce.
L’équipe de Politis s’est donc lancée dans l’opération de la dernière chance, en faisant appel à la contribution de ses lecteurs dans le but de réunir un million d’euros.
En quelques semaines, plus de 6000 contributeurs ont apporté leur soutien et l’hebdomadaire a recueilli 968.097 euros. De quoi le renflouer et le renforcer dans son désir de persévérer, assuré du soutien massif de ses lecteurs et donc de leur satisfaction.
« On a vraiment été surpris par cet élan, dont le sens dépasse Politis et concerne le pluralisme de la presse », s’est félicité le directeur de la rédaction, Denis Sieffert, interrogé par l’AFP.
Au cœur de la mobilisation figure les lecteurs mais aussi les sympathisants du journal tels que des associations, syndicats ou encore l’hebdomadaire Marianne qui a signé un chèque de 5000 euros.
Après cinq semaines de combat, le tribunal de commerce a donc accepté mercredi le plan de reprise de la rédaction.
C’est désormais l’association « Pour Politis », constituée du personnel du journal ainsi que des représentants des lecteurs, qui sera actionnaire majoritaire dans le capital de la future société.
Mais quatre “gros souscripteurs” feront partie de l’actionnariat en tant que personnes physiques.
Trois d’entre eux ont apporté 70.000 euros chacun : Jean-Louis Gueydon de Dives, dont la fondation « Pour une Terre humaine » subventionne des projets associatifs de défense de l’environnement, Laurent Chemla, fondateur de l’Association des utilisateurs d’Internet, et Valentin Lacambre, créateur du fournisseur d’accès et hébergeur altern.org.
Le quatrième, l’universitaire Pascal Boniface, a contribué à hauteur de 20.000 euros.
Cette affaire a cela de remarquable, c’est qu’elle place le lecteur non plus comme simple acheteur mais comme acteur du processus engagé pour la survie du journal en lui faisant mettre la main à la poche.
Il est possible d’analyser ce massif soutien des lecteurs comme l’expression de leur reconnaissance à un journal nettement ancré à gauche et qui sait le rester contrairement à Libération qui, pour sa part, perd ses lecteurs de gauche à force de compromis et continue de partir à la dérive.
Sources :

http://www.universmedias.com
http://fr.news.yahoo.com
Maïlis BONNEAU