UNE HISTOIRE DE TELEVISION LOCALE

En août 2003 est créée l’association « Pays d’Aix TV » dont le nom fait l’objet d’une marque déposée. Le président est, à l’époque, Bernard Delmotte, ancien chef d’expédition du commandant Cousteau. L’objectif de l’association est de promouvoir une chaîne de télévision sur Aix en Provence par voie hertzienne. Un appel à candidature est alors lancé auprès du CSA, en septembre 2003, en vue de se voir accorder l’utilisation d’un canal pour émettre par voie hertzienne, puisqu’en effet, le CSA délivre des autorisations d’émettre aux radios privées et aux chaînes de télévision privées, nationales, régionales ou locales, diffusées par voie hertzienne terrestre. Cela reste sans suite, la concurrence avec les chaînes locales de Marseille étant rude.

En décembre, une rencontre a lieu avec les producteurs locaux, dont Nicole Alix, présidente de « La Fédération nationale des vidéos des Pays et des Quartiers » qui regroupe vingt-cinq télévisions associatives locales et se définit comme un réseau d’échange entre les adhérents, échanges d’informations, de compétences et d’expériences. A ce titre, la Fédération mène des combats pour faire reconnaître la place des télévisions locales, au niveau national, international et aussi local. Conformément à ce rôle, la fédération conseille à « Pays d’Aix TV » d’exister, dans un premier temps, en tant que chaîne temporaire, c’est-à dire, en continu mais sur une période limitée. C‘est ainsi que naît le projet consistant à émettre pendant cinq semaines, dans cinq lieux autour de cinq évènements précis. Cela correspondant aux cinq bassins de vie, regroupements de communes de la communauté du Pays d’Aix. A cette fin, en juin 2004, le CSA donne l’autorisation d’émettre pendant deux mois.

65000 euros de subventions sont alors réunis permettant, notamment, l’achat d’un émetteur, et donc l’émission pendant cinq semaines, soit 15 heures de programmes à raison de 30 minutes par jour. Un projet plus ambitieux est alors monté pour l’année 2006, autour du peintre régional, Paul Cézanne. La tendance est alors davantage aux considérations d’ordre économique, incluant notamment un développement autour de la publicité qu’aux aspirations associatives. Parallèlement à cela, en mai 2005, la télévision est diffusée sur Internet . En décembre 2005, un projet concurrent vient troubler quelque peu la quiétude de l’évolution de la télévision et malgré un avis favorable de la Communauté du Pays d’Aix en novembre 2005, tout s’arrête brutalement.

Depuis cette date, « Pays d’Aix TV » se retrouve donc en stand-by, le problème majeur étant le défaut de versement de subventions par la Communauté du Pays d’Aix. Aujourd’hui, l’espoir est à nouveau permis puisqu’en juin 2006, le Conseil de développement de la Communauté du Pays d’Aix a rendu dans son avis relatif aux projets de télévision locale en Pays d’Aix, un avis favorable concernant la création d’une télévision locale de proximité. Il estime ainsi que « Face aux enjeux que représente le développement de la communication audiovisuelle de proximité, le Pays d’Aix doit favoriser et soutenir la création d’un projet de télévision locale de proximité en créant les conditions de l’émergence d’un projet durable, lisible sur le plan juridique et financier et porté par des animateurs qui partagent des objectifs définis en commun ».

Quoiqu’il en soit, la tendance pour cette télévision locale est aujourd’hui au développement sur Internet et sur la TNT qui devrait, en effet, permettre aux chaînes locales ou associatives de trouver leur place dans ce nouveau paysage audiovisuel.

Source : Entretien avec Nicolas Caumette, Président de « Pays d’Aix TV »
Maïlis BONNEAU